Une réforme retirée au Nicaragua après de violentes manifestations

Des nicaraguayens lors d'une manifestation à Managua. Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a annoncé le retrait de sa réforme de la sécurité sociale, dimanche, après cinq jours de manifestations antigouvernementales qui ont fait de nombreuses victimes et dégénéré en scènes de pillage. /Photo prise le 22 avril 2018/REUTERS/Oswaldo Rivas

MANAGUA (Reuters) - Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a annoncé le retrait de sa réforme de la sécurité sociale, dimanche, après cinq jours de manifestations antigouvernementales qui ont fait de nombreuses victimes et dégénéré en scènes de pillage.

Dans un discours télévisé, le chef de l'Etat a indiqué que le conseil d'administration de l'organisme de la sécurité sociale avait voté la suppression des mesures adoptées la semaine dernière, à l'origine du mouvement de protestation.

La répression des manifestations a accentué les critiques visant Daniel Ortega, qui a progressivement resserré son emprise sur les institutions du pays depuis qu'il est revenu au pouvoir il y a 11 ans.

La Croix-Rouge a fait état dimanche d'au moins sept morts et des centaines de blessés depuis le début du mouvement de contestation, mercredi, tandis qu'une organisation de défense des droits de l'homme nicaraguayenne a avancé un bilan de 25 morts.

Deux nouvelles manifestations étaient programmées dimanche à Managua, la capitale, où des magasins ont été pillés pendant le week-end, ont constaté des journalistes de Reuters.

Un journaliste nicaraguayen a été tué par balles samedi soir en plein direct télévisé dans la ville de Bluefields, sur la côte caraïbe, a annoncé son employeur.

Une porte-parole de la Croix-Rouge, Lissett Guido, a dit être en mesure de confirmer sept décès liés au mouvement de protestation, tout en prévenant que le bilan allait s'alourdir.

Le gouvernement nicaraguayen parlait déjà d'une dizaine de morts vendredi soir et le directeur de la CENIDH, une ONG des droits de l'homme, dit en avoir comptabilisé 25, la plupart tués par des tirs à balles réelles ou en caoutchouc.

(Dave Graham et Oswaldo Rivas; Tangi Salaün pour le service français)