Une première mondiale en matière de greffe respiratoire

Une équipe médicale française a réussi à implanter un organe respiratoire artificiel d'origine biologique à 12 patients souffrant notamment de lésions cancéreuses, une première mondiale, a annoncé dimanche l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). /Photo prise le 29 mars 2017/REUTERS/Mohammed Salem

PARIS (Reuters) - Une équipe médicale française a réussi à implanter un organe respiratoire artificiel d'origine biologique à 12 patients souffrant notamment de lésions cancéreuses, une première mondiale, a annoncé dimanche l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Certains de ces patients, pour lesquels aucun traitement n'existait, sont considérés comme guéris grâce à cette greffe réalisée par l'équipe du Pr Emmanuel Martinod, chef du service de chirurgie thoracique de l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), précise l'AP-HP dans un communiqué.

Ces greffes de tissus d'aorte ont permis de reconstituer les trachées et bronches malades de 12 patients entre 2009 et 2017. Un 13e patient a survécu moins de 90 jours à l'implantation du greffon.

L'intérêt majeur du recours à ce type de tissus est qu'il "n'induit que très peu de réactions immunologiques", c'est-à-dire de rejets, fait valoir le Pr Emmanuel Martinod dans un enregistrement vidéo également diffusé par l'AP-HP.

"La mortalité à 90 jours a été de 5%. Il n'y a eu aucune complication grave liée au greffon ou au stent (NDLR : support tubulaire provisoire)" qui a pu être enlevé chez la majorité des malades "en moyenne à 18,2 mois", précise l'AP-HP.

"La grande majorité des patients respire aujourd'hui à l'aide du greffon, qui s'est transformé. Les résultats sont donc encourageants pour la majorité d'entre eux", ajoute-t-elle.

Ces résultats ne sont rendus publics qu'à l'occasion de leur publication par la revue scientifique américaine JAMA et de leur présentation à un congrès international à San Diego.

"L'intervention a permis d'éviter l'ablation complète du poumon pour (les patients) qui souffraient de lésions bronchitiques évoluées", précise l'AP-HP.

"Ces résultats représentent une avancée majeure dans le domaine de la greffe d'organe artificiels", ajoute-t-elle. "D'autres permettront de mieux comprendre les mécanismes impliqués et de proposer ce type de traitement à de plus en plus de malades."

(Emmanuel Jarry, édité par Arthur Connan)