Une politique d'accueil des djihadistes au "cas par cas", déclare Belloubet

La politique de rapatriement des ressortissants français partis rejoindre l'Etat islamique (EI) en Syrie continue pour l'instant à se faire au "cas par cas", a déclaré lundi la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS (Reuters) - La politique de rapatriement des ressortissants français partis rejoindre l'Etat islamique (EI) en Syrie continue pour l'instant à se faire au "cas par cas", a déclaré lundi la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Donald Trump a exhorté samedi soir sur Twitter ses alliés européens à "reprendre" les centaines de combattants de l'EI capturés en Syrie pour les traduire en justice.

"Il y a une situation géopolitique nouvelle qui vient d'être établie avec le retrait des américains. Pour le moment, nous ne changeons pas de politique", a déclaré la ministre de la Justice sur France 2.

"Nous nous sommes préparés au cas où quelque chose interviendrait de nouveau. Et, à ce stade, la France ne répond pas aux injonctions et garde la politique qu'elle avait, c'est-à-dire un accueil au cas par cas".

Elle précise que, "lorsque des personnes de retour des terrains de combat arrivent, nous les judiciarisons". "Pour le moment nous restons sur cette politique-là."

On estime de sources françaises à environ 150 le nombre de ressortissants français, dont une cinquantaine d'adultes, détenus ou retenus dans le nord-est de la Syrie par les Forces démocratiques syriennes, alliées de la coalition internationale contre Daech.

"Les Etats-Unis demandent au Royaume-Uni, à la France, à l'Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l'EI que nous avons capturés en Syrie et de les traduire en justice", a écrit Donald Trump sur Twitter.

"Le califat est sur le point de tomber. L'alternative n'est pas bonne, car nous serons obligés de les relâcher (...)", a-t-il poursuivi.

L'Allemagne a fait savoir dimanche qu'elle ne rapatrierait les individus soupçonnés d'avoir appartenu à l'EI qu'à la condition qu'ils disposent d'un accès consulaire.

(Caroline Pailliez, édité par Jean-Philippe Lelief)