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Trump menacé d'un procès en diffamation dans une affaire sexuelle

Une plainte pour harcèlement sexuel déposée contre Donald Trump par une ancienne candidate de l'émission de télé-réalité "The Apprentice" a été qualifiée de recevable par une juge de New York, mardi. /Photo prise le 20 mars 2018/REUTERS/Jonathan Ernst

par Jonathan Stempel et Brendan Pierson

NEW YORK (Reuters) - Une juge de New York a jugé recevable mardi une plainte pour diffamation déposée contre Donald Trump par une ancienne candidate de l'émission de télé-réalité "The Apprentice" qui accuse l'ancien animateur d'agression sexuelle.

La juge Jennifer Schecter de la cour suprême de Manhattan a expliqué n'avoir "absolument aucune autorité" pour classer ou rejeter la plainte déposée par Summer Zervos au motif que celle-ci visait le président des Etats-Unis. "Personne n'est au-dessus de la loi", écrit la juge dans sa décision.

La magistrate s'est appuyée sur une jurisprudence de la Cour suprême de 1997 autorisant une ancienne employée de l'Etat de l'Arkansas, Paula Jones, à poursuivre pour harcèlement sexuel le président de l'époque Bill Clinton. Cela avait ouvert la voie à une procédure de destitution du chef de l'Etat.

Cette décision de justice pourrait contraindre Trump à devoir répondre aux questions des avocats de Summer Zervos et braquer à nouveau les projecteurs sur le comportement de l'homme d'affaires à l'égard des femmes.

Summer Zervos et plusieurs autres femmes ont révélé lors de la campagne présidentielle avoir été victimes de comportements abusifs de la part du milliardaire après la publication d'un enregistrement datant de 2005 de l'émission "Access Hollywood" dans lequel Trump parlait des femmes en termes dégradants et sexistes.

Le milliardaire avait ensuite expliqué qu'il s'agissait de "propos de vestiaires" et son équipe de campagne avait dû présenter des excuses.

La plaignante indique avoir rencontré Trump en 2005 en tant que participante à "The Apprentice", émission que l'homme d'affaires animait sur la chaîne NBC.

Elle l'accuse de l'avoir embrassée contre son gré dans ses bureaux new-yorkais en 2007 puis d'avoir eu des gestes déplacés lors d'une rencontre dans un hôtel de Beverly Hills alors qu'elle cherchait un emploi.

Donald Trump soutient que ces accusations sont des "mensonges" et a qualifié les déclarations de Summer Zervos de "canular".

La plaignante fait valoir que les démentis de Donald Trump ont eu pour conséquence une baisse de la fréquentation de son restaurant en Californie, un manque à gagner pour lequel elle réclame des dommages et intérêts et des excuses.

"Nous sommes reconnaissants de cette occasion de prouver que l'accusé a qualifié à tort Mme Zervos de menteuse pour avoir affirmé la vérité sur son comportement sexuel déplacé", a commenté Mariann Wang, l'une des avocates de Zervos.

(Brendan Pierson; Pierre Sérisier pour le service français)