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Une manifestation de chômeurs dispersée à Kasserine, en Tunisie

TUNIS (Reuters) - La police tunisienne a fait usage de grenades lacrymogènes mardi pour disperser plusieurs centaines de demandeurs d'emploi qui s'étaient rassemblés devant le gouvernorat de Kasserine, dans le centre du pays, pour réclamer du travail, deux jours après le suicide d'un jeune chômeur, rapportent des témoins. La "révolution de jasmin", qui a donné le coup d'envoi du printemps arabe, est partie des émeutes ayant suivi la mort, le 4 janvier 2011, de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant, qui s'est immolé par le feu à Sidi Bouzid. Plusieurs des chômeurs rassemblés mardi à Kasserine ont menacé de se suicider deux jours après Ridha Yahyaoui, qui, selon des témoins, a mis fin à ses jours faute d'avoir pu obtenir un emploi dans la fonction publique. Malgré la révolution, le chômage est passé de 12 à 15,3% entre 2010 et la fin 2015, alors qu'un tiers des demandeurs d'emploi possèdent des diplômes universitaires. A Kasserine, chef-lieu d'une des régions les plus défavorisées de Tunisie, les chômeurs représentent près du tiers de la population active. A Tunis, l'Union générale du travail (UGTT), premier syndicat national qui menaçait d'appeler à la grève générale, s'est entendue mardi avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) sur des revalorisations salariales concernant 1,5 million d'employés du secteur privé. (Tarek Amara, Jean-Philippe Lefief pour le service français)