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Une base de l'Onu attaquée à Kidal, dans le nord du Mali

BAMAKO (Reuters) - L'attaque d'une base de la mission de l'Onu au Mali (Minusma) vendredi à Kidal, dans le nord du pays, a coûté la vie à cinq casques bleus, ont annoncé les autorités. Trente autres soldats de la paix ont été blessés, dont plusieurs grièvement, a précisé le représentant du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif. Des tirs d'armes automatiques ont éclaté vers 07h00 du matin (07h00 GMT) et huit obus de mortier sont tombés sur la base, a dit le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado. Les assaillants ont également fait exploser un camion piégé. Trois au moins des cinq casques bleus tués sont des Guinéens. "C'est une attaque des islamistes", a affirmé Radouane Ag Mohamed Aly, porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance de groupes rebelles séparatistes. Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a condamné l'attaque et assuré les autorités maliennes du soutien de Paris. "La France salue l'engagement des pays contributeurs de troupes ainsi que le travail de la Minusma", ajoute le Quai d'Orsay. En visite à Bamako, la capitale malienne, le président allemand Joachim Gauck a déclaré que son pays allait dépêcher sur place d'autres soldats de la paix dans les prochains mois. Le mois dernier, Berlin a approuvé l'envoi au Mali de 650 soldats supplémentaires. La Minusma a été créée en avril 2013 à la suite d'une intervention militaire française en janvier de la même année, l'opération Serval, pour repousser une offensive des islamistes vers Bamako. Elle vise à maintenir la sécurité et la stabilité au Mali mais les groupes armés islamistes ont intensifié leurs attaques dans le pays au cours des derniers mois. L'une d'elles a visé l'hôtel Radisson Blu de Bamako en novembre dernier, faisant vingt morts. Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a également revendiqué une attaque lancée il y a une semaine contre une autre base de l'Onu à Tombouctou, qui a fait quatre morts dans les rangs des assaillants et un dans celui de l'armée malienne. Plus au sud, le Burkina Faso a été pour la première fois touché par la violence djihadiste le mois dernier, lors de l'attaque d'un grand hôtel de Ouagadougou qui a coûté la vie à trente personnes. (Tiemoko Diallo et Adama Diarra, avec Marine Pennetier à Paris; Jean-Stéphane Brosse, Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)