Une baisse de l'IR pour 15 millions de foyers, souhaite Le Maire

Bruno Le Maire a souhaité vendredi que la baisse de l'ordre de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu annoncée la veille par le président Emmanuel Macron profite à 15 millions de foyers fiscaux. /Photo prise le 17 avril 2019/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Bruno Le Maire a souhaité vendredi que la baisse de l'ordre de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu annoncée la veille par le président Emmanuel Macron profite à 15 millions de foyers fiscaux.

Le ministre de l'Economie et des Finances a souligné en outre sur LCI que cette mesure serait intégralement financée par une baisse des dépenses publiques.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, réunira lundi un séminaire gouvernemental sur les suites à donner aux annonces faites par le chef de l'Etat, qui a également confirmé la réindexation des retraites de moins de 2.000 euros par mois sur l'inflation, pour un coût de l'ordre de 1,4 milliard d'euros, à compter de l'an prochain.

"Ma proposition sera qu'environ 15 millions de foyers fiscaux français puissent être touchés, concernés par cette baisse d'impôt sur le revenu", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances.

Ces foyers seront issus en priorité de la première tranche de l'impôt (les foyers taxés à 14%) mais aussi de la deuxième tranche (30%), a-t-il précisé. Quelque 16,3 millions de foyers fiscaux ont payé l'impôt sur le revenu en 2017.

Il s'agira aussi, selon Bruno Le Maire, d'"adoucir" l'entrée dans l'impôt sur le revenu pour ceux qui reprennent un travail en revenant notamment sur les systèmes de décotes.

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a déclaré pour sa part sur RTL qu'il s'agirait globalement "d'une baisse de près de 10% pour chacun des Français qui paye l'impôt sur le revenu, à l'exception des plus riches d'entre eux".

Bruno Le Maire a souligné que cette baisse devrait être intégralement compensée par une réduction des dépenses publiques.

FAIRE AU PLUS VITE

"Le président de la République a fixé un principe dont je me porte garant : chaque euro de baisse d'impôt sur le revenu doit être financé par un euro de baisse de la dépense publique", a-t-il dit, en promettant d'éviter que le déficit public et la dette ne montent en flèche.

Emmanuel Macron a déclaré jeudi que les mesures annoncées pour les ménages seraient financées notamment par une baisse des niches fiscales pour les entreprises, qui bénéficient par ailleurs d'une baisse du taux de l'impôt des sociétés sur la durée du quinquennat.

Gérald Darmanin a souligné que la majorité parlementaire planchait déjà sur le sujet et que le gouvernement s'appuierait aussi sur les travaux de la Cour des comptes.

"La Cour des comptes et le Parlement sauront objectiver les niches fiscales qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas et qu'il faut donc retirer pour financer ces baisses d'impôt", a-t-il dit.

Dans le budget 2019, les deux plus importantes niches fiscales pour les entreprises sont le crédit d'impôt compétitivité (près de 20 milliards d'euros) et le crédit d'impôt recherche (6,2 milliards).

Le ministre des Comptes publics a déclaré par ailleurs que la mise en place d'un "minimum contributif" des retraites de 1.000 euros évoquée par le chef de l'Etat devrait se faire en même temps que la réforme des retraites en projet.

"L'objectif, c'est la fin du quinquennat, on va essayer de faire au plus vite", a-t-il dit. "C'est une très belle mesure mais un peu complexe, a-t-il ajouté en soulignant qu'elle concernait tant les nouvelles retraites que les pensions très basses actuelles "qu'il faut rattraper".

"On essaye de le faire pour la mise en place de la réforme des retraites", a dit Gérald Darmanin.

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a avancé pour sa part une mise en oeuvre dès les départs à la retraite de 2020.

"Nous allons essayer de le mettre en oeuvre dès 2020 en flux, c'est-à-dire pour toutes les personnes qui arriveront à la retraite en 2020 et il faut évidemment qu'on dégage des marges de manoeuvre sur les retraites, donc nous allons y travailler", a-t-elle déclaré sur BFM TV.

(Julie Carriat, avec Leigh Thomas, édité par Yann Le Guernigou)