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Un vice-président burundais se réfugie en Belgique

L'un des vice-présidents du Burundi, Gervais Rufyikiri, s'est réfugié en Belgique après avoir reçu des menaces pour s'être opposé à une troisième candidature du président Pierre Nkurunziza à la magistrature suprême. /Photo d'archives/RUTERS/Chip East

BUJUMBURA (Reuters) - L'un des vice-présidents du Burundi, Gervais Rufyikiri, s'est réfugié en Belgique après avoir reçu des menaces pour s'être opposé à une troisième candidature du président Pierre Nkurunziza à la magistrature suprême. Un porte-parole de la présidence burundaise a démenti cette version des faits, assurant que Rufyikiri, second vice-président, n'avait reçu aucune menace. "J'ai pris la décision de quitter le pays parce que j'ai été personnellement menacé", a déclaré Gervais Rufyikiri sur France 24. "Tous ceux qui sont contre une troisième candidature (de Nkurunziza) sont menacés. Je craignais personnellement pour ma sécurité." Jeudi, trois attaques à la grenade ont fait plusieurs blessés à Bujumbura, la capitale burundaise. L'élection présidentielle a été repoussée au 15 juillet à la suite des manifestations contre la candidature du chef de l'Etat sortant. Les législatives sont prévues le 29 juin. Plusieurs semaines de manifestations et d'affrontements et une tentative de putsch ont fait au total 70 morts et un demi-millier de blessés depuis avril, selon l'Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH). L'opposition conteste la nouvelle candidature de Nkurunziza, la jugeant contraire à la Constitution qui limite à deux mandats l'exercice de la fonction présidentielle. Le président sortant affirme pour sa part que son premier quinquennat ne doit pas entrer en compte, puisqu'il avait été désigné par le Parlement et non élu au suffrage universel direct. La Cour constitutionnelle lui a donné raison. (Clement Manirabarusha avec George Obulutsa à Nairobi, Guy Kerivel pour le service français)