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Un tribunal ordonne à Omar al Bachir de rester en Afrique du Sud

Un tribunal sud-africain a ordonné dimanche à Omar al Bachir, recherché par la justice internationale, de rester en Afrique du Sud dans l'attente de sa décision sur une requête de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, qui réclame l'arrestation du président soudanais. /Photo prise le 14 juin 2015/REUTERS/Siphiwe Sibeko

par Ed Cropley et Joe Brock JOHANNESBURG (Reuters) - Un tribunal sud-africain a ordonné dimanche à Omar al Bachir, recherché par la justice internationale, de rester en Afrique du Sud dans l'attente de sa décision sur une requête de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye qui réclame l'arrestation du président soudanais. Le juge Hans Fabricuis, chargé de se pencher sur la demande de la CPI, a ajourné l'audience à 09h30 GMT lundi et a invité le gouvernement sud-africain "à prendre toutes les mesures nécessaires" pour empêcher d'ici là Omar al Bachir de quitter le pays. Le président soudanais se trouve à Johannesburg pour un sommet de l'Union africaine (UA) qui se tient ce dimanche et lundi. Il est recherché depuis plusieurs années par la justice internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, dans l'ouest du Soudan. Dans un communiqué, la CPI a appelé samedi soir "l'Afrique du Sud, qui a toujours contribué à renforcer la Cour, à n'épargner aucun effort pour assurer l'exécution des mandats d'arrêt" visant le président soudanais. Une arrestation du président soudanais paraît toutefois peu probable, le gouvernement sud-africain ayant accordé l'immunité à tous les dirigeants et délégués africains présents au sommet de Johannesburg. Omar al Bachir a été vu alors qu'il arrivait sur les lieux de la réunion et son directeur de cabinet a affirmé à Reuters qu'il n'y avait "aucun problème". "Nous sommes tous heureux d'être ici", a-t-il dit. A Khartoum, le ministre d'Etat aux Affaires étrangères, Kamal Ismaïl, a souligné que l'Afrique du Sud avait accueilli très favorablement la participation du président Bachir au sommet de l'UA. Il a dénoncé "une campagne de propagande" contre son pays dans les médias. Le Congrès national africain (ANC), le parti du président Jacob Zuma au pouvoir en Afrique du Sud, a accusé le tribunal de La Haye de s'acharner de façon sélective contre certains pays d'Afrique et d'Europe de l'Est. L'ANC estime dans un communiqué que "la CPI ne répond plus aux objectifs qui avaient motivé sa création". (Avec Anthony Deutsch à Amsterdam; Guy Kerivel pour le service français)