Un sommet prudent du "Partenariat oriental" à Riga

RIGA (Reuters) - Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne et de six anciennes républiques soviétiques, réunis vendredi à Riga dans le cadre d'un sommet du "Partenariat oriental", ont promis de coopérer dans l'intérêt de la paix et de la sécurité dans le monde. Dix-huit mois après le précédent sommet de ce partenariat qui réunit l'UE, l'Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et qui avait été marqué par les tensions en Ukraine, les Vingt-Huit ont fait quelques gestes à l'adresse de Kiev et des autres gouvernements qui aspirent à rejoindre le club européen, gestes qui sont cependant bien loin de laisser entrevoir une adhésion rapide à l'Union. De nombreux membres de l'UE ne sont guère désireux en effet d'aviver encore les tensions avec Moscou, pas plus que d'accueillir en leur sein des pays peu stables et à l'économie chancelante. Kiev a conclu lors de ce sommet de Riga un accord d'assistance de 1,8 milliard d'euros avec l'UE et, tout comme la Géorgie, a reçu l'assurance que ses ressortissants n'auraient bientôt plus besoin de visa pour entrer dans l'UE, à condition que les réformes engagées se poursuivent. Les 34 gouvernements ont signé une déclaration de 13 pages sur leurs convictions et aspirations communes. Ce document condamne notamment "l'annexion illégale de la Crimée" par la Russie l'an dernier. L'Arménie et la Géorgie ont cependant obtenu une modification du texte compatible avec leurs positions pro-Kremlin. Resté à Bakou, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a pour sa part téléphoné au président du Conseil européen, Donald Tusk, pour s'assurer de la manière dont la déclaration finale évoquait le conflit entre son pays et l'Arménie à propos du Haut-Karabakh. SOLIDARITÉ AVEC L'UKRAINE Les accords d'association avec certains pays ne font en aucun cas de l'adhésion à l'UE une conclusion assurée, a tenu à souligner le président français François Hollande, évoquant les accords commerciaux conclus l'an dernier avec l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. Pour le dirigeant français, le Partenariat oriental ne doit pas entraîner de nouveaux problèmes avec la Russie, alors que les affrontements dans l'est de l'Ukraine et l'annexion de la Crimée l'an dernier par Moscou ont créé des tensions inédites depuis la fin de la Guerre froide. François Hollande a cependant souhaité que la pression s'accentue sur la Russie afin de faire respecter la trêve dans l'est de l'Ukraine, où les combats entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses n'ont pas totalement cessé. En Russie, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, a accusé vendredi l'UE de faire fausse route en demandant aux anciennes républiques soviétiques de choisir entre Moscou et l'Occident. Le président ukrainien Petro Porochenko s'est dit satisfait de "la très forte solidarité" exprimée par les dirigeants européens envers son pays. Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, a souligné les aspects positifs de ce sommet. "Personne n'a promis que le Partenariat oriental serait le moyen automatique d'adhérer ensuite à l'Union européenne", a-t-dit. Mais, a-t-il ajouté, l'UE entend maintenir ses engagements avec ses partenaires malgré les événements de l'an dernier. Lors de ce sommet de Riga, a-t-il ajouté, "nous avons fait le maximum de ce que nous pouvions faire". (Alastair Macdonald et Gederts Gelzins, avec Adrian Croft, Kylie MacLellan, Andreas Rinke, Renee Maltezou, Marine Hass, Clement Rossignol, Gunta Gaidamavica et Ints Kalnins; Guy Kerivel pour le service français)