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Un sommet arabe sans chefs d'Etat au Liban, la Syrie divise

BEYROUTH (Reuters) - Le sommet arabe pour le développement économique et social qui se tiendra dimanche au Liban n'a pas fait recette auprès des dirigeants arabes, qui ont dans une immense majorité décidé de ne pas faire le déplacement à Beyrouth où la question syrienne continue de diviser.

A l'origine, huit chefs d'Etat devaient être présents dans la capitale libanaise mais seuls deux d'entre eux - les présidents de la Mauritanie et de la Somalie - flanqueront leur homologue libanais Michel Aoun, a-t-on appris vendredi de source au sein du comité d'organisation.

Les pays arabes demeurent particulièrement divisés par les guerres en Syrie et au Yémen ou le conflit diplomatique entre le Qatar et ses voisins du Golfe.

Dans ce contexte, l'une des grandes questions du sommet de Beyrouth devrait être celle d'une réintégration de la Syrie dans le jeu diplomatique régional, sept ans après son exclusion de la Ligue arabe.

Le ministre libanais des Affaires étrangères par intérim, Gebran Bassil, a plaidé en ce sens vendredi lors d'une réunion préparatoire du sommet.

"La Syrie devrait revenir vers nous... Nous devrions prendre la Syrie dans nos bras plutôt que la jeter dans les bras du terrorisme", a-t-il dit.

Mais le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Égyptien Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à la presse qu'il n'y avait à ce jour "aucun accord entre les pays arabes sur la réintégration de la Syrie".

La guerre civile en Syrie a directement opposé certains pays de la région et exacerbé les tensions au Liban entre alliés du président Bachar al Assad, en premier lieu le Hezbollah chiite, et mouvements davantage favorables aux rebelles majoritairement sunnites.

Après des années de paralysie de ses institutions, le Liban n'a pas réussi à désigner un gouvernement avant le sommet de Beyrouth, comme il l'espérait pour donner un nouveau souffle à son économie.

Le sommet arabe pour le développement économique et social fait traditionnellement moins recette que le sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra en mars en Tunisie. Le dernier en date, en 2013 en Arabie saoudite, avait néanmoins attiré de nombreux chefs d'Etats.

A Beyrouth, les 20 participants ont préféré pour la plupart dépêcher leur Premier ministre, leur ministre des Affaires étrangères ou des Finances.

Une assistance qui justifie difficilement aux yeux des Libanais la quasi-paralysie du centre de la capitale, où de nombreux commerces, écoles et rues ont été fermées, mais dont les organisateurs assurent qu'elle ne remet pas en question "l'importance des décisions qui seront prises", selon les mots du secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki.

(Ellen Francis et Angus McDowall; Tangi Salaün pour le service français)