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Un nouveau séisme fait au moins 41 morts au Népal

Immeuble effondré à Katmandou après le séisme d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter qui a ébranlé le Népal mardi. Ce nouveau violent séisme a fait au moins 41 morts et plus de 1.000 blessés, des bâtiments fragilisés par le tremblement de terre du 25 avril s'étant effondrés. /Photo prise le 12 mai 2015/REUTERS/Athit Perawongmetha

par Ross Adkin et Gopal Sharma KATMANDOU (Reuters) - Un nouveau violent séisme, de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter, a ébranlé mardi le Népal, faisant au moins 41 morts et plus de 1.000 blessés, des bâtiments fragilisés par le tremblement de terre du 25 avril s'étant effondrés. A ce bilan s'ajoutent, dans le nord de l'Inde frontalier du Népal, cinq morts dans l'effondrement de bâtiments. Au Tibet, des chutes de pierres ont tué un automobiliste, ont rapporté les médias chinois. "On n'a toujours pas une idée claire de l'ampleur du problème", a déclaré Dan Sermand, coordinateur des services d'urgence à Médecins sans frontières (MSF), qui a survolé les zones touchées et constaté de nombreux glissements de terrain. L'épicentre a été localisé à 76 km à l'est de Katmandou, dans une région montagneuse proche de la frontière avec le Tibet. Le séisme a été ressenti jusqu'à New Delhi et Dacca, la capitale du Bangladesh, et a été suivi d'une demi-douzaine de répliques, dont une a atteint la magnitude 6,3. Dans la capitale indienne, des employés de bureaux alarmés par la secousse sont descendus dans les rues. A Siliguri, ville indienne proche de la frontière népalaise, des blocs de béton sont tombés d'un ou de deux bâtiments. Cette secousse survient alors que Népal panse toujours ses plaies après le séisme du 25 avril, de magnitude 7,8, qui a fait 8.046 morts et plus de 17.800 blessés selon le dernier bilan fourni par les autorités, et détruit des centaines de milliers de bâtiments. Après le nouveau séisme, le centre de crise et de soutien du ministère français des Affaires étrangères a ouvert mardi matin une cellule de crise et activé un numéro d’urgence. La majeure partie des victimes du tremblement de terre de mardi ont été signalées dans des localités à l'est de la capitale népalaise Katmandou, dans des secteurs déjà rudement éprouvés. Dans la ville de Sangachowk, les habitants étaient sortis de chez eux pour aller chercher l'aide alimentaire distribuée par le gouvernement, lorsque le séisme a frappé. "C'est vraiment un coup de chance. Si nous avions été à l'intérieur, cela aurait été bien pire", a déclaré un habitant. A Charikot, où au moins 20 corps ont été retrouvés, un propriétaire d'hôtel a estimé que le séisme avait été aussi violent que celui du 25 avril. La secousse n'a pas épargné non plus le district de Sindhupalchowk, celui qui avait fait état du plus grand nombre de morts le 25 avril. PANIQUE À KATMANDOU Des bâtiments se sont effondrés à Chautara, où au moins quatre corps ont été retirés des décombres, ont rapporté des ONG présentes sur place et l'Organisation pour les migrations des Nations unies (OIM). On dénombre aussi plusieurs morts à Katmandou, où le séisme a provoqué des scènes de panique à la mi-journée, ont rapporté des témoins et un responsable de la police. Les commerçants de la capitale ont fermé leurs échoppes et les rues se sont remplies en peu de temps de personnes retournant chez elles pour voir si leur famille et leurs biens étaient touchés. Des habitants terrifiés se sont massés sur les places publiques, trop inquiets pour retourner à l'intérieur des bâtiments. Selon Rhita Doma Sherpa, infirmière à Namche Bazaar près de l'épicentre, la nouvelle secousse a fissuré plusieurs bâtiments, dont une école, mais n'a pas fait de dégâts majeurs. "J'ai très peur, je suis avec mes deux fils. Le bâtiment scolaire a des fissures et je peux voir que certains pans se sont effondrés", a-t-elle expliqué. "Cela s'est produit à l'heure du déjeuner. Tous les enfants étaient dehors, Dieu merci", a-t-elle déclaré. Partiellement enseveli par une avalanche qui a coûté la vie à 18 alpinistes, le camp de base du mont Everest a depuis été évacué et toutes les ascensions ont été annulées. A Lukla, point de départ des trekkings vers l'Everest, des bâtiments se sont fissurés mardi et de petits glissements de terrain se sont déclenchés. (Ross Adkin, Krista Mahr, Gopal Sharma et Douglas Busvine, Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)