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Un mois de prison avec sursis requis contre Drouet

Le ministère public a requis vendredi un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende contre une des figures les plus médiatiques du mouvement des "Gilets jaunes", Eric Drouet, accusé d'avoir organisé deux manifestations non déclarées. /Photo prise le 15 février 2019/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Le ministère public a requis vendredi un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende contre une des figures les plus médiatiques du mouvement des "Gilets jaunes", Eric Drouet, accusé d'avoir organisé deux manifestations non déclarées.

Une infraction pour laquelle ce chauffeur-routier de Seine-et-Marne âgé de 34 ans encourt théoriquement six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.

"Je n'ai aucun rôle d'organisateur ou de leader dans ce mouvement, je suis juste un relais", s'est défendu Eric Drouet.

Son avocat, Me Kheops Lara, a dénoncé un procès "clairement politique" et demandé sa relaxe.

Le jugement a été mis en délibéré au 29 mars.

Il lui est reproché d'avoir appelé à manifester le 22 décembre, lors du sixième samedi de manifestation des "Gilets jaunes", à Montmartre, à Paris, alors qu'il avait signé une déclaration préalable pour une manifestation à Versailles, et d'avoir organisé un rassemblement non déclaré le 2 janvier.

Le soir du 2 janvier, Eric Drouet avait été interpellé rue Royale, dans le VIIIe arrondissement de Paris, au milieu de plusieurs dizaines de personnes avec lesquelles il avait descendu l'avenue des Champs-Elysées et déposé place de la Concorde des bougies en hommage aux "Gilets jaunes" morts accidentellement en marge du mouvement.

Me Kheops Lara a dénoncé une interpellation arbitraire, dont il a demandé l'annulation au tribunal, et une "instrumentalisation" de la justice.

"Eric Drouet a été arrêté arbitrairement pour des motifs politiques. On ne voulait pas qu'il circule à Paris", a-t-il déclaré. "On utilise la police mais vous aussi pour mater un mouvement social majeur", a-t-il ajouté à l'adresse du tribunal.

Une autre figure du mouvement, Jérôme Rodriguez, qui a perdu un oeil lors de la dispersion d'une manifestations de "Gilets jaunes" à Paris par les forces de l'ordre, était venu apporter son soutien à Eric Drouet.

Celui-ci sera par ailleurs jugé le 5 juin pour port d’arme prohibée, un bâton, lors de la manifestation du 22 décembre.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)