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Un migrant soudanais tué après avoir attaqué un soldat israélien

JERUSALEM (Reuters) - Un migrant soudanais a blessé dimanche à l'arme blanche un soldat à Ashkelon dans le sud d'Israël avant d'être abattu, le suspect semblant avoir agi par solidarité avec les Palestiniens, a annoncé la police. Si ce motif est confirmé, ce serait la première attaque de ce genre par un étranger depuis la nouvelle "intifada des couteaux" lancée par les Palestiniens en octobre. En Cisjordanie occupée, une tente utilisée comme synagogue près d'un avant-poste israélien a été la cible d'une incendie, apparemment criminel. Plusieurs rouleaux de la Torah ont été brûlés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé dimanche lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres que "cet acte haineux" soit condamné par la communauté internationale avec autant de force que les profanations de mosquées de ces dernières années par les extrémistes juifs. A Ashkelon, le migrant soudanais a légèrement blessé le militaire israélien à un arrêt d'autobus avant de s'enfuir, a indiqué la police. Il a été poursuivi par un autre soldat qui a tiré sur lui. Plusieurs milliers de Soudanais sont entrés illégalement en Israël ces dernières années via l'Egypte, certains à la recherche de travail et d'autres en tant que demandeurs d'asile. Israël, qui n'a pas de relations diplomatiques avec le Soudan, pays musulman, a des difficultés à les renvoyer chez eux. "La conduite, le lieu, la fuite, le ciblage d'un soldat : toutes ces choses vont dans le sens d'une attaque nationaliste", a déclaré à la presse le chef de la police d'Ashkelon, Shimon Portal, utilisant un terme habituellement utilisé en Israël pour parler des violences palestiniennes. Avant de mourir, le suspect a "marmonné quelques mots incompréhensibles en arabe", a dit le chef de la police. Depuis octobre, les attaques à l'arme blanche, à l'arme à feu ou à la voiture bélier menées par des Palestiniens ont tué 27 Israéliens et un Américain. Les forces israéliennes ont tué au moins 156 Palestiniens, dont les deux tiers étaient des auteurs d'attaques. Les autres sont pour la plupart morts lors de manifestations violentes. La vague de violence en Israël et dans les territoires occupés est alimentée par plusieurs facteurs et notamment la frustration des Palestiniens après l'échec des négociations de paix en 2014, ainsi que le développement des colonies de peuplement juif sur les terres que les Palestiniens réclament pour leur futur Etat. Autre facteur, le développement des visites juives sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam sunnite et lieu révéré dans le judaïsme parce qu'étant le site de deux anciens temples bibliques. (Dan Williams; Danielle Rouquié pour le service français)