Un juge de Séoul refuse un mandat d'arrêt contre le PDG de Samsung

Un tribunal de Séoul a rejeté mercredi la demande d'un procureur spécial sud-coréen de délivrer un mandat d'arrêt contre le patron du groupe Samsung, Jay Y. Lee (photo), dans le cadre d'une enquête judiciaire qui a conduit à la suspension de la présidente Park Geun-hye par le parlement. /Photo prise le 18 janvier 2017/REUTERS/Kim Hong-Ji

SEOUL (Reuters) - Un tribunal de Séoul a rejeté mercredi la demande d'un procureur spécial sud-coréen de délivrer un mandat d'arrêt contre le patron du groupe Samsung, Jay Y. Lee, dans le cadre d'une enquête judiciaire qui a conduit à la suspension de la présidente Park Geun-hye par le parlement. La décision rendue par le tribunal permet à Lee, qui avait été interrogé pendant 22 heures consécutives la semaine passée, de rentrer libre chez lui. Il avait été placé en garde à vue mercredi soir dans l'attente du jugement. Après avoir examiné le contenu de la procédure et l'état d'avancement de l'enquête, le juge a estimé qu'il "était difficile de reconnaître la nécessité" d'une arrestation à ce stade. Samsung a fait part de sa satisfaction à l'annonce de cette décision de justice. "Nous apprécions le fait que les enjeux de cette affaire peuvent désormais être établis sans la nécessité d'une détention", écrit la société dans un communiqué transmis par courrier électronique. Le procureur spécial chargé de l'enquête sur l'affaire de trafic d'influence autour de la présidente Park Geun-hye avait annoncé lundi avoir demandé un mandat d'arrêt contre Jay Y. Lee, patron du premier groupe de Corée du Sud. Les enquêteurs s'intéressent à des versements de l'ordre de 43 milliards de wons (36,7 millions de dollars) effectués par Samsung au bénéfice de deux fondations créées par Choi Soon-sil, amie et confidente de la présidente Park. Ils tentent de déterminer si ce soutien financier a influencé la décision du fonds de pension National Pension Service (NPS) d'aider à la fusion controversée de deux filiales de Samsung pour un montant de huit milliards de dollars en 2015. Le président de NPS, Moon Hyung-pyo, a été inculpé lundi d'abus de pouvoir et de faux témoignage. Arrêté en décembre, Moon avait reconnu avoir ordonné que NPS, troisième plus important fonds de pension du monde, soutienne la fusion des deux filiales de Samsung alors qu'il était ministre de la Santé et donc l'autorité de tutelle de NPS. Lee, qui est devenu le numéro un de Samsung après que son père Lee Kun-hee a été victime d'un malaise cardiaque en 2014, était également accusé de détournement de fonds et de parjure par le procureur dans sa demande de mandat d'arrêt. (Joyce Lee; Pierre Sérisier pour le service français)