Un jour j’ai joué contre Ronaldinho Gaucho

Un jour j’ai joué contre Ronaldinho Gaucho. Oui moi Vikash Dhorasoo enfant de Caucriauville, quartier du Havre, j’ai eu cette rare, belle chance.

L’hommage de Dhorasoo à Ronaldinho (AFP).
L’hommage de Dhorasoo à Ronaldinho (AFP).

Tout le monde peut jouer au football. Tout le monde peut en parler même Pierre Ménès. Même Daniel Riolo et tant mieux… the show must go on. Mais pour jouer avec ou contre les meilleurs, il faut faire parti des meilleurs.

Oui un jour j’ai piqué le ballon à Ronnie. Le ballon objet de toutes les convoitises qui n’appartient à personne. Je me souviens comme si c’était hier. On jouait avec l’OL contre le PSG à domicile, à Gerland. Nous étions en route pour le titre. Une victoire et ce sera bon. Sauf que le PSG avec Ronnie devient une grande équipe.

0-0. Le match était très tendu. Nous étions en première période. Il était dos au jeu et protégeait cette balle avec le cul. Il savait bien faire ça Ronnie. Protéger la balle en utilisant tout son corps. Et là on aurait pu y rester lui bon moment sans jamais atteindre juste l’espoir d’effleurer la balle. Il avait la semelle dessus. Je me suis faufilé et alors qu’il avait le regard ailleurs, j’en ai profité pour lui piquer le ballon et j’ai filé droit vers le but adverse. C’était beau, c’était bon et je me l’étais autorisé. Parce que j’ai estimé qu’elle ne lui appartenait pas, qu’elle appartenait à tout le monde sur le terrain et ce même si c’était lui le plus fort. Il ne m’a pas poursuivi. Défendre n’était pas son point fort mais un joueur comme lui a le droit, a tous les droits. Moi comme coéquipier, je l’aurais laissé faire. J’ai du faire une passe vers Juninho ou Sidney. Ce jour là, Anderson a marqué et on a gagné.

Lui avait déjà un autre projet. Etre le meilleur joueur du monde. Il est parti au Barca. La ligue était triste. Merci Luis!

Oui je l’ai regretté car c’était cool pour nous tous.

Prendre la balle dans les pieds d’un tel joueur. J’y pense souvent.

Ronaldinho Gaucho était un grand joueur balle au pied mais c’était aussi un monstre physique à la protection de balle incroyable. S’il était fort c’était aussi parce qu’il avait des cuisses d’haltérophile. Car le joueur le plus habile techniquement ne vaut rien sans le mental et le physique au milieu du terrain.

Il était puissant sur ses jambes ce qui lui permettait de rebondir sur le sol. C’est ce qui fait la différence à ce niveau. La capacité à la sortie d’un dribble d’en enchainer un autre pour casser les jambes de ses adversaires. Lui pouvait enchainer comme ça 3 ou 4 joueurs comme s’ils n’étaient que des mannequins qui se cogneraient contre un roc. Tout ça en gardant la lucidité, le calme et l’énergie pour ajuster la passe ou la frappe et donner la victoire à son équipe.

Je me souviens parfois m’être arrêté en plein match pour me dire “waw quel joueur”.

Je n’avais jamais vu un joueur aussi fort, puissant et aussi technique en même temps.

C’est ce qui m’a marqué et c’est ce qui me reviens en mémoire lorsque je pense à Ronaldinho Gaucho le Brésilien.

Ciao l’artiste

Vikash Dhorasoo