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Un hôpital militaire syrien pris par les insurgés à Idlib

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) rapporte que des combattants, dont certains appartiennent au Front al Nosra, se sont emparés vendredi d'un hôpital de l'armée syrienne qu'ils assiégeaient depuis avril, à Jisr al Choughour. /Photo prise le 3 mai 2015/REUTERS/Ammar Abdullah

BEYROUTH (Reuters) - Des combattants, dont certains appartiennent au Front al Nosra, se sont emparés vendredi d'un hôpital de l'armée syrienne qu'ils assiégeaient depuis avril, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon le Front al Nosra, émanation syrienne d'Al Qaïda, les forces gouvernementales ont quitté l'hôpital, à Jisr al Choughour, au sud d'Idlib. "Les moudjahidines les pourchassent", dit le Front al Nosra dans un message publié sur Twitter. La télévision d'Etat syrienne rapporte que les soldats ont réussi à "briser le siège" de l'hôpital grâce à opération coordonnée de l'armée de l'air et de l'artillerie. Plusieurs dizaines de soldats ont réussi à s'enfuir, indique l'OSDH qui précise que les rebelles contrôlent totalement ces bâtiments désormais. Rami Abdoulrahman, qui dirige l'Observatoire, a estimé qu'il s'agissait d'un revers important pour le régime de Damas qui avait dépêché sur place des renforts, dont des milices étrangères loyales à Bachar al Assad. Le président syrien avait publiquement évoqué la situation à l'hôpital de Jisr al Choughour il y a deux semaines, qualifiant de héros les soldats qui y étaient assiégés. Des renforts avaient été mobilisés pour leur porter secours. La localité de Jisr al Choughour est considérée comme stratégique en raison de sa proximité avec la côte méditerranéenne, région qui est le berceau de la minorité alaouite à laquelle appartient Assad. L'OSDH a fait état d'intenses combats au cours de la nuit de jeudi à vendredi avec une vingtaine de raids aériens et des largages de barils de bombes par des hélicoptères. L'armée syrienne a perdu le contrôle de vastes zones dans la provinces d'Idlib depuis la fin mars lorsque la capitale locale est tombée aux mains des insurgés réunis sous la bannière de l'"Armée du Fatah". (Tom Perry,; Nicolas Delame pour le service français)