Un homme sur cinq est infecté par ce virus qui peut conduire à l'infertilité (et la plupart ne le savent pas)

Les souches à haut risque du papillomavirus humain (HPV) peuvent déclencher des cancers et conduire à l’infertilité chez les hommes, alerte une nouvelle étude scientifique.

Worried mid adult man holding his head against his hand while sitting on sofa during daytime

Le papillomavirus humain (HPV) est l'une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues dans le monde. Jusqu’à présent, la plupart des recherches sur l’impact du HPV sur la fertilité se sont concentrées sur les femmes. Mais une nouvelle étude, axée sur l'impact de la maladie sur les hommes, a révélé que les souches à haut risque (que l'on pense être portées par un homme sur cinq) pouvaient également affecter la qualité du sperme et donc être à l'origine de certains cas d'infertilité.

Concrètement, cette étude, publiée dans Frontiers in Cellular and Infection Microbiology et relayée par le Sun, a révélé que les HPV à haut risque pouvaient supprimer le système immunitaire du tractus génital masculin et donc entraver la capacité de l’organisme à se débarrasser du HPV, un processus qui prend généralement jusqu’à un an après l’infection. Selon les scientifiques de l'Université nationale de Cordoue (Argentine), ce facteur immunosuppresseur augmenterait également le risque de développer d'autres maladies susceptibles de nuire à la fertilité masculine.

Pour parvenir à cette conclusion, le professeur Virginia Rivero et son équipe ont étudié les échantillons de sperme de 205 hommes, dont aucun n’avait reçu le vaccin contre le HPV. Conclusion : 39 des hommes ayant des problèmes de fertilité avaient été testés positifs au HPV. Et parmi eux se trouvaient 20 hommes porteurs de souches à haut risque. En analysant leur sperme avec attention, ils ont trouvé des indices suggérant que ces souches-là pourraient influencer l’infertilité masculine.

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Ces hommes présentaient un niveau plus faible de certaines cellules immunitaires dans leur sperme. Il a également été démontré que leurs spermatozoïdes subissaient des dommages dus à ce que l’on appelle le stress oxydatif, un phénomène qui expliquerait la présence plus élevée de spermatozoïdes morts.

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Pour rappel, le HPV est transmis sexuellement. Il s’agit d’un virus courant qui vit généralement de manière inoffensive dans l’organisme pendant une courte période et comme il a tendance à ne causer aucun symptôme ou problème, la plupart des gens ne savent même pas qu'ils en sont atteints. Au total, il existe environ 200 souches de la maladie, dont la plupart sont inoffensives et disparaissent d’elles-mêmes. Mais certaines souches à haut risque, notamment le VPH16 et le VPH18, peuvent provoquer des cancers des organes génitaux, du col de l'utérus, de la tête, du cou, de la gorge et de la bouche. À noter que la vaccination contre les virus HPV est recommandée chez les filles et les garçons à partir de 11 ans.