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Un homme blessé par une grenade à Notre-Dame-des-Landes

Un militant a été gravement blessé à la main par une grenade lacrymogène mardi à Notre-Dame-des-Landes, lors des opérations de police visant à déloger les derniers opposants à l'ex-projet d'aéroport, a annoncé le ministère de l'Intérieur. /Photo prise le 15 avril 2018/REUTERS/Stéphane Mahé

NANTES (Reuters) - Un militant a été gravement blessé à la main par une grenade lacrymogène mardi à Notre-Dame-des-Landes, lors des opérations de police visant à déloger les derniers opposants à l'ex-projet d'aéroport, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Cette blessure est survenue alors qu'une "cinquantaine d'opposants radicaux cagoulés" jetaient des cocktails Molotov et divers projectiles sur les forces de l'ordre au lieu-dit "La Lande de Rohanne", l'un des lieux ciblés par la seconde vague d'expulsions débutée jeudi.

"Pour défendre leur intégrité physique et disperser le groupe d'activistes, les gendarmes mobiles ont procédé à des jets de grenades lacrymogènes de type F4, comme il est d'usage dans ce type d'opération", précise-t-il.

"Selon les premiers éléments, un des opposants aurait tenté de ramasser une grenade tombée au sol en vue de la relancer sur les gendarmes. C'est alors que cette grenade a explosé, blessant gravement à la main un individu âgé d'une vingtaine d'années."

Le procureur général de la cour d'appel de Rennes précise dans un communiqué que le jeune homme de 21 ans a été amputé. "Au regard des blessures occasionnées, il a été amputé de la main droite et demeure hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger", dit-il.

"Il n'est pas confirmé que cette personne ramassait une grenade au sol : des témoins l'ont vu tomber au sol lors d'une charge policière, alors que des grenades étaient tirées", corrige un porte-parole de la ZAD, contacté par Reuters.

"Nous avons déjà dû prendre en charge plus de 300 blessés lors de ces dernières semaines suite, entre autre, à des tirs de grenades GLI-F4, grenades de désencerclements et flash-balls", déplore dans un communiqué l'équipe médicale de la zone à défendre (ZAD).

Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Nazaire et l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie pour préciser les circonstances de cette incident.

La grenade de type F4 a un triple effet, lacrymogène, sonore et de souffle. Les grenades "offensives" sont interdites depuis leur mise en cause dans la mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors des manifestations contre le barrage de Sivens (Tarn) en 2015.

(Guillaume Frouin, avec Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)