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77 morts dans l'attentat suicide de Gao au Mali

Soixante-dix sept personnes ont été tuées dans l'attentat suicide commis mercredi contre un camp militaire de Gao, dans le Nord du Mali, une région où les groupes armés continuent de faire peser une menace "réelle et non discriminée", a indiqué jeudi le porte-parole de l'état-major des armées françaises. /Image diffusée le 18 janvier 2017/REUTERS

PARIS (Reuters) - Soixante-dix sept personnes ont été tuées dans l'attentat suicide commis mercredi contre un camp militaire de Gao, dans le Nord du Mali, une région où les groupes armés continuent de faire peser une menace "réelle et non discriminée", a indiqué jeudi le porte-parole de l'état-major des armées françaises. Le dernier bilan, fourni par les médias maliens officiels, faisait état de plus de 60 morts et de plus d'une centaine de blessés. "Le nombre de victimes à déplorer est de 77 morts", a dit le porte-parole de l'armée française, le colonel Patrik Steiger, lors d'un point presse à Paris. "Les opérations de secours continuent" pour les blessés, a-t-il ajouté. Cet attentat, l'un des plus meurtriers commis depuis la signature en mai-juin 2015 de l'accord de paix d'Alger, a été revendiqué par le groupe islamiste Al Mourabitoune, lié à l'organisation Al Qaïda. Cette dernière a précisé que l'attaque visait à punir les groupes coopérant avec la France. qui compte un millier de soldats à Gao dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane. L'attentat a pris pour cible des éléments des patrouilles mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), réunissant des ex-rebelles, des soldats maliens et des groupes armés pro-gouvernement. Créées dans le cadre du processus de paix et de réconciliation, ces patrouilles, censées rétablir la confiance entre les différents groupes, devaient prochainement effectuer leur première sortie après plusieurs reports. PAS DE CONFRONTATION DIRECTE "Cet incident tragique vient rappeler le contexte sécuritaire dans le Nord Mali et la menace réelle, meurtrière, non discriminée, que font peser les groupes armés terroristes", a souligné le colonel Steiger, quatre ans après le lancement de l'opération française Serval contre des groupes menaçant de prendre le contrôle de la capitale Bamako. "La menace demeure pour tous ceux qui s'engagent en faveur du processus de paix et de réconciliation, ceux qui gênent les groupes armés terroristes dans leurs activités et dans leur tentative de reconstituer leur zone sanctuaire et leurs stocks", a-t-il ajouté. En 2016, 118 attaques (tirs de roquette, engins explosifs, véhicules piégés...) ont été menées contre l'ensemble des forces (maliennes, onusiennes et françaises) dont 30 contre Barkhane, selon l'état-major français. Au total, les forces françaises ont mené 125 opérations l'an dernier au Niger et au Mali contre les groupes armés qui "fuient toute confrontation directe". Depuis le début de l’opération Barkhane, en août 2014, "plus de 250 terroristes ont été mis hors de combat" ou remis aux autorités des pays partenaires, et 17 tonnes d’armes saisies ou détruites, selon un bilan de l'état-major fourni fin décembre. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)