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Un expert suisse doute des conclusions françaises sur Arafat

GENEVE (Reuters) - L'un des scientifiques suisses qui a examiné les prélèvements effectués sur la dépouille de Yasser Arafat a manifesté jeudi son scepticisme face aux conclusions d'une équipe française, chargée d'une autre analyse, qui a conclu à la mort naturelle de l'ancien dirigeant palestinien décédé en 2004. Les experts légistes français, qui menaient leur examen dans le cadre d'une enquête ordonnée par le parquet, ont estimé mardi que Yasser Arafat n'avait pas pu être empoisonné au polonium, alors que l'équipe suisse s'est refusée à exclure cette hypothèse. François Bochud, directeur de l'Institut de radiophysique appliquée de Lausanne, a expliqué que les Français avaient employé la même méthode que les Suisses, mais ne l'avaient pas poussée aussi loin. "Les résultats de base sont les mêmes que pour les Français", a-t-il dit à Reuters. "Quand nous avons essayé d'expliquer l'origine de ce que nous avons observé, nous sommes parvenus à des conclusions différentes, car nous sommes allés plus loin." "Nous sommes d'accord, sauf que les Français disent que le polonium a été déposé par du radon, mais c'est très peu convaincant", a ajouté François Bochud. Les experts français ont effectivement expliqué le taux anormal de polonium et de plomb 210 par la présence de gaz radon dans la tombe où était enterré Yasser Arafat. Les résultats de la troisième analyse, réalisée par des experts russes, n'ont pas été rendus publics, mais un responsable Palestinien a rapporté qu'ils ne suffisaient pas à prouver un empoisonnement. Yasser Arafat est mort à l'âge de 75 ans après une courte et mystérieuse maladie le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), où il avait été transféré avec l'accord d'Israël après avoir été isolé par Tsahal dans son QG de Ramallah. Stephanie Nebehay, Julien Dury pour le service français