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Un enseignant agressé par un homme se réclamant de l'EI

Un instituteur a été attaqué à l'arme blanche lundi dans une école maternelle d'Aubervilliers par un individu se réclamant de l'Etat islamique. L'agresseur a pris la fuite. /Photo prise le 14 décembre 2015/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie après l'agression lundi à l'arme blanche d'un instituteur dans une école maternelle d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par un individu se réclamant de l'Etat islamique, a-t-on appris de source judiciaire. Le parquet de Bobigny, qui a ouvert l'enquête pour tentative d'homicide volontaire en relation avec une entreprise terroriste, a estimé qu'il fallait saisir le parquet de Paris, au vu notamment des récentes menaces proférées par l'Etat islamique contre l'Education nationale, a-t-on précisé. Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar al Islam, s'en prenait à la laïcité à la française et menaçait les enseignants du pays. L'agresseur, qui était cagoulé et ganté, a fait irruption lundi matin dans l'école maternelle d'Aubervilliers vers 07h10, au moment où la victime préparait sa salle de classe, d'après les autorités. L'attaquant, qui a pris la fuite et était toujours recherché par la police lundi en milieu de matinée, a attaqué l'enseignant avec une arme blanche - cutter ou paire de ciseaux - "trouvée sur place", ont-elles précisé. "C'EST DAECH" Seuls le maître et un personnel de surveillance étaient présents au moment des faits. "C'est Daech, c'est un avertissement", aurait lancé l'agresseur en portant un coup à l'enseignant au niveau de la gorge, d'après une source judiciaire, qui rapporte les premières déclarations de la victime aux secours. Cette dernière a été évacuée à l'hôpital Lariboisière, à Paris, mais son pronostic vital n'est pas engagé. "Aujourd'hui, les élèves ne seront pas accueillis à l'école, ils le seront dès demain en revanche", a dit à la presse la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui s'est rendue sur place dans la matinée. "Nous allons faire en sorte (...) de renforcer la sécurité dans cet établissement scolaire et dans les établissements environnants", a-t-elle ajouté, précisant que les parents d'élèves seraient réunis dès mardi, "pour que l'anxiété ne l'emporte pas". "Oui l'école se sent menacée, les enseignants nous l'ont dit, et nous devons être là", a poursuivi la ministre, qui a annoncé la présentation, dans "quelques jours", d'un plan pour former les enseignants aux premiers secours. Plusieurs menaces ont été proférées ces derniers temps par l'Etat islamique à l'encontre de l'Ecole française. Outre celle diffusée dans sa revue francophone, le chef opérationnel présumé des attentats du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, aurait lui aussi mentionné l'Ecole comme cible potentielle. On fera pire "dans les quartiers proches des juifs, et (on) fer(a) diversion dans les transports et les écoles", aurait-il dit, selon le procès verbal d'audition d'un témoin révélé fin novembre par Valeurs Actuelles, et dont le contenu a été confirmé à Reuters de sources policière et judiciaire. (Chine Labbé, avec service France, édité par Yves Clarisse)