Un dirigeant libanais rejette la médiation américaine avec Israël

Le président du parlement libanais Nabih Berri (photo) a rejeté vendredi la proposition des Etats-Unis pour régler le contentieux maritime qui oppose le Liban et Israël, selon l'agence de presse NNA. /Photo d'archives/REUTERS/Mohamed Azakir

BEYROUTH (Reuters) - Le président du parlement libanais Nabih Berri a rejeté vendredi la proposition des Etats-Unis pour régler le contentieux maritime qui oppose le Liban et Israël, rapporte l'agence de presse NNA.

"Ce qui est proposé est inacceptable", a déclaré Nabih Berri, cité par NNA, lors d'une réunion avec le secrétaire d'Etat adjoint américain par intérim, David Satterfield.

Il s'agirait d'une référence à la ligne de démarcation maritime proposée par le diplomate américain Frederic Hof en 2012, qui donnerait au Liban le contrôle d'environ deux tiers du triangle maritime au coeur du contentieux, contre environ un tiers de la zone à Israël.

Satterfield a effectué "une nouvelle proposition après que le camp américain a été convaincu" que le Liban n'accepterait pas la ligne de démarcation proposée par Hof, a expliqué un membre de l'entourage de Berri.

La teneur des nouvelles propositions américaines concernant ce contentieux n'a pas été précisée.

Berri a insisté durant son entrevue avec Satterfield pour que la frontière maritime soit décidée par la commission tripartite issue de l'accord de cessez-le-feu de 1996, explique la NNA, avec par ailleurs un processus similaire à celui qui a servi en 2000 à délimiter la frontière terrestre entre les deux pays.

L'Onu était intervenue pour mettre en place une "ligne bleue" de démarcation terrestre, qui a entraîné le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban.

Les autorités libanaises ont signé plus tôt dans le mois leurs premiers accords de prospection et d'exploitation pétrolière et gazière en mer avec un consortium regroupant Total, Eni et la société russe Novatek.

Ces accords concernent deux blocs, dont un, le n°9, pour lequel Beyrouth est en litige avec Israël.

Satterfield a rencontré vendredi le Premier ministre libanais Saad al Hariri et son ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.

Le diplomate américain, chargé du Proche-Orient, mène une mission de médiation entre Israël et le Liban alors que la tension s'est fortement accrue entre les deux pays.

Le Liban conteste le projet israélien de construire un mur à la frontière entre les deux Etats.

Beyrouth estime que ce mur est une "agression" et soutient que l'édifice traverse des territoires qui appartiennent au Liban bien qu'ils soient situés du côté israélien de la "ligne bleue" protégée par la Finul depuis le retrait de Tsahal du Sud-Liban en 2000.

(Lisa Barrington et Ellen Francis; Pierre Sérisier et Jean Terzian pour le service français)