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Un dirigeant de l'ETA arrêté et écroué en Haute-Savoie

Josu Ternera, ancien cadre de l'organisation séparatiste basque ETA, a été arrêté jeudi à Sallanches (Haute-Savoie) lors d'une opération menée par les polices française et espagnole, puis placé en détention dans la ville voisine de Bonneville. /Photo prise le 16 mai 2019/REUTERS/Denis Balibouse

MADRID/PARIS/BONNEVILLE, Haute-Savoie (Reuters) - Josu Ternera, ancien cadre de l'organisation séparatiste basque ETA, a été arrêté jeudi à Sallanches (Haute-Savoie) lors d'une opération menée par les polices française et espagnole, puis placé en détention dans la ville voisine de Bonneville.

Egalement connu sous le nom d'Antonio Urrutikoetxea, l'homme de 68 ans est notamment soupçonné d'implication dans un attentat qui a fait onze morts, dont cinq enfants, dans une caserne de la Guardia Civil à Saragosse en 1987.

"La coopération franco-espagnole a démontré une fois de plus son efficacité", s'est félicité Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, dans un communiqué publié peu après l'annonce de l'arrestation par le ministère espagnol de l'Intérieur.

Selon une source judiciaire française, Josu Ternera a été interpellé en vertu d'un mandat d'arrêt du tribunal correctionnel de Paris, qui l'a condamné le 1er juin 2017 à huit ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.

Il fait également l'objet d'un mandat d'arrêt international émis en 2002 par le Tribunal Suprême espagnol pour l'attentat de 1987.

Selon le parquet de Paris, l'arrestation a eu lieu sur la voie publique. Josu Ternera a été placé en rétention dans les locaux de la brigade de gendarmerie et il a demandé à être examiné par un médecin, avant d'être admis à l'hôpital.

"INACCEPTABLE", SELON UN COLLECTIF BASQUE

Jeudi après-midi, des journalistes de Reuters ont vu un homme cagoulé semblant correspondre à Josu Ternera sortir du palais de justice de Bonneville (Haute-Savoie) entouré de forces de l'ordre qui l'ont fait monter à bord d'un véhicule.

Le militant basque a été écroué à la maison d'arrêt de Bonneville et il sera déféré vendredi au parquet de Paris où lui sera notifié le mandat d'arrêt décerné à son encontre, a précisé le parquet.

Le parquet de Paris a aussi précisé que sa condamnation de 2017 ayant été prononcée par défaut, en son absence, il a la possibilité de faire opposition et de demander à être jugé à nouveau.

L'ETA a annoncé en mai 2018 la dissolution de toutes ses structures, après cinquante ans de lutte armée. Josu Ternera, alias Urrutikoetxea, avait été au nombre de ceux ayant proclamé cette dissolution.

Dans un communiqué, le collectif Bake Bidea (Le chemin de la paix) proteste contre l'arrestation de celui qu'il présente comme "l'ancien dirigeant historique du groupe armé ETA".

"Cette arrestation est inacceptable et une insulte dans le contexte actuel. Les Etats français et espagnol n’assument pas de façon responsable, les avancées décisives réalisées ces huit dernières années, sous l’impulsion d’une société civile basque refusant d’être enchaînée au passé", peut-on lire.

"Au-delà de l’inacceptabilité de cette arrestation nous continuerons à oeuvrer et porter ce processus jusqu’à son terme", ajoute le collectif.

(Denis Balibouse, Cécile Montovani, John Stonestreet avec Emmanuel Jarry et Elizabeth Pineau pour le service français, édité par Yves Clarisse)