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Un chef rebelle déclare un Etat autonome en Centrafrique

ABIDJAN (Reuters) - Le chef rebelle centrafricain Nourredine Adam, qui a rejeté le processus électoral visant à mettre fin aux violences dans le pays, a déclaré un Etat autonome dans son fief du Nord-Est, moins de deux semaines avant la date prévue pour les élections, a annoncé mardi un de ses porte-parole. "La République du Logone a été proclamée le 14 décembre à Kaga-Bandoro", a déclaré à Reuters Maouloud Moussa, porte-parole de Noureddine Adam, un commandant militaire d'une faction des ex-rebelles musulmans de la Séléka, qui dirige désormais un Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). "Nous voulons avant tout l'autonomie. Ensuite, nous verrons comment accéder à l'indépendance." La ville de Kaga-Bandoro est située à 245 km au nord de Bangui. Dans la ville de N'Délé, le drapeau de la république rebelle (trois bandes horizontales jaune, verte et noire, avec une étoile blanche) a été hissé mais les casques bleus de la mission de l'Onu (Minusca) sont intervenus pour l'enlever. "La Minusca condamne la déclaration du FRPC sur l'autonomie du Nord-Est (...) et emploiera tous les moyens, y compris l recours à la force, contre toute tentative séparatiste, conformément à son mandat", a prévenu la mission dans un communiqué. Le gouvernement centrafricain a condamné l'initiative de Nourredine Adam. "Nous appelons la communauté internationale et les forces internationales présentes en République centrafricaine à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour neutraliser la capacité de nuisance de ces terroristes", a déclaré Saïd Panguindji, porte-parole du gouvernement. Il y a huit jours, le gouvernement de Bangui avait présenté Nourredine Adam comme "l'ennemi public numéro un" en raison de son rejet processus électoral. A Bangui, le ministre de l'Administration territoriale, Walidou Modibo Bachir, a déclaré lors d'une conférence de presse que les résultats partiels du référendum indiquaient une victoire des partisans de la nouvelle Constitution. "L'ANE (Autorité nationale des élections) a pour mandat de délivrer les résultats définitifs du référendum. Mais pour ce que l'on sait à ce stade, le vote pour le 'oui' l'a emporté", a-t-il dit. Le vote, qui a commencé dimanche, a été prolongé lundi dans certains secteurs comme l'enclave musulmane de PK5 à Bangui, où les forces de l'Onu sont intervenues pour repousser des attaques contre des électeurs. Les casques bleus, au nombre de 11.000 dans le pays, et les soldats français, au nombre de 900, ont protégé des bureaux de vote mardi à Kaga-Bandoro et N'Délé, ainsi qu'à Bossangoa, fief des partisans de l'ancien président François Bozizé, trois localités où les opérations de vote ont été prolongées. L'adoption attendue de cette Constitution doit ouvrir la voie à des élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre dans le but de parachever le retour à la démocratie dans un pays toujours dirigé par un gouvernement et une présidente de transition. (Crispin Dembassa-Kette; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)