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Un chapelet d‘îles entre Pékin et Washington

Le conflit territorial tourne autour d’un chapelet de petites îles coralliennes disséminées sur 3,5 millions de kilomètres carrés au sud de la Mer de Chine mériodionale. Le renforcement de la présence militaire chinoise inquiète non seulement les pays riverains, mais aussi les Etats-Unis qui eux aussi conduisent régulièrement dans la région des exercices militaires et la décision de la cour d’arbitrage de La Haye pourrait échauffer les esprits. Cinq pays riverains sont parties prenantes de ce conflit territorial sur une région importante pour la pêche et riche en hydrocarbures. Les tensions ne sont pas récentes, mais se sont renforcées avec la construction par la Chine une série d‘îlots artificiels militarisés. La marine militaire chinoise repousse les navires de pêche philippins de cette zone qui, selon Pékin, est à 80% chinoise. En dehors des ressources naturelles, l’objectif chinois est avant tout de renforcer sa sécurité territoriale. En élargissant au maximum le périmètre de sa souveraineté, Pékin cherche à faire contre-poids aux alliés des Etats-Unis qui lui font face de l’autre côté de la Mer de Chine meridionale. La veille de la décision de la cour permanente d’arbitrage de La Haye, le Quotidien du peuple dénonçait dans cette affaire un complot ourdi par les Etats-Unis et les Philippines contre la Chine. Certains experts craignent que devant la décision de la Haye, qui donne raison aux Philippines, la Chine pourrait se cabrer et riposter pour ne pas perdre la face. À l’université de Leyde, au Pays-Bas, le professeur Johnathan London pense au contraire que Pékin pourrait céder aux pressions : “Si cette décision permet d’augmenter la pression sur Pékin en appuyant la cause des partenaires internationaux qui plaident pour une solution maritime légale, alors ce pourra être un élément important pour exiger de Pékin qu’il joue selon les règles communes acceptées par tous.” Même si la cour permanente de La Haye n’a aucun pouvoir d’exécution la victoire des Philippines risque de donner des idées : le Viêtnam, la Malaisie et Brunei pourraient déposer des plaintes similaires.