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Un casque bleu et sept civils tués en République centrafricaine

COMBATS MEURTRIERS DANS UN CAMP DE DÉPLACÉS EN RCA

BANGUI (Reuters) - Un casque bleu et sept civils ont été tués en République centrafricaine lors d'affrontements mardi dans un camp de déplacés, a déclaré mercredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Deux visiteurs musulmans qui s'étaient rendus dans l'enceinte du camp de Batangafo, à 400 km au nord de Bangui, ont été tués dans un accrochage avec des membres de milices chrétiennes anti-balaka, a dit une porte-parole du HCR, Dalia al Achi. D'anciens rebelles de la Séléka ont pénétré par la suite dans le camp pour venger ces meurtres, ouvrant le feu et incendiant plus de 700 abris. Cinq personnes ont péri dans cette attaque, et 5.500 autres résidents du camp ont pris la fuite. Les casques bleus, qui ont une base à proximité du camp de Batangafo, ont échangé des coups de feu avec les anciens rebelles et un soldat de la Minusca (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) a été retrouvé mort, ont fait savoir les services du secrétariat général de l'Onu. Le HCR n'a pas su dire dans l'immédiat si ce casque bleu comptait parmi les cinq décès qu'il a comptabilisés. La République centrafricaine, majoritairement peuplée de chrétiens, est en proie à des troubles depuis que les rebelles de la Séléka, musulmans, se sont emparés du pouvoir en mars 2013. Le pays, où des institutions de transition ont par la suite été mises en place, est secoué depuis septembre par une recrudescence des violences entre milices qui a fait au moins 90 morts à Bangui, la capitale, malgré la présence de troupes françaises et de casques bleus. Ce climat d'insécurité a conduit les autorités de transition à annoncer mardi le report au 27 décembre des élections législatives et présidentielle. Il jette aussi un doute sur la venue du pape François ce mois-ci dans le pays. (Sebastien Lamba, avec Makini Brice à Dakar, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)