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Un camp de déplacés bombardé au Nigeria n'était pas répertorié

ABUJA (Reuters) - L'armée nigériane a expliqué vendredi avoir accidentellement bombardé un camp de déplacés en janvier, faisant des dizaines de morts, parce qu'il n'était pas répertorié en tant que tel sur les cartes militaires. Le bilan du raid de l'armée de l'air sur la ville de Rann, dans le nord-est du pays, non loin de la frontière camerounaise, n'a jamais été définitivement établi mais selon Médecins sans frontières, il aurait pu coûter la vie à 150 personnes. Des responsables locaux ont parlé de 200 morts. "La principale raison à l'origine de cette malheureuse frappe aérienne près du camp de déplacés de Rann était l'absence de marquage approprié de la zone", a déclaré l'armée dans un communiqué. "Par conséquent, les gens n'étaient pas censés se grouper sur ce site. En outre, le site n'était pas indiqué sur la carte opérationnelle en tant que base humanitaire." Les observations par satellite ayant permis de constater un important regroupement dans la zone, l'armée a cru avoir affaire à des combattants de la secte islamiste Boko Haram et décidé de déclencher une frappe aérienne, poursuit le communiqué. Rann est située dans l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection lancée en 2009 par Boko Haram, qui a fait plus de 20.000 morts et des millions de déplacés. (Paul Carsten; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)