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Un avion d'Air France a évité de justesse le Mont Cameroun

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) se penche sur un incident survenu début mai lors d'un vol d'Air France, estimant que l'avion avec 37 personnes à son bord avait évité de justesse la plus haute montagne d'Afrique centrale, le Mont Cameroun, selon des informations publiées par ce service. /Photo d'archives/REUTERS/Marcus R Donner

PARIS (Reuters) - Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) se penche sur un incident survenu début mai lors d'un vol d'Air France, estimant que l'avion avec 37 personnes à son bord avait évité de justesse la plus haute montagne d'Afrique centrale, selon des informations publiées par ce service. Le Boeing 777 effectuait le 2 mai un vol régulier d'une demi-heure de Malabo, la capitale de Guinée équatoriale, vers la ville portuaire camerounaise de Douala, où il devait prendre à son bord de passagers avant de continuer sa route jusqu'à Paris. A une altitude de croisière au-dessus de 9.000 pieds (2.800 mètres), les pilotes ont pris un itinéraire plus au nord que d'habitude afin d'éviter des nuages orageux, mais après avoir viré vers l'est en direction de Douala, leur trajectoire a amené l'avion près du Mont Cameroun. L'avion a volé suffisamment près de la montagne, haute de 13.200 pieds (4.000 mètres), pour entraîner un avertissement oral d'un système d'avertissement automatique au sol, les enjoignant à "redresser" l'appareil, précise le BEA. L'équipage a amené l'avion aux environs de 13.000 pieds et a continué vers Douala, ajoute le bureau. Air France a confirmé que l'équipage du vol AF 953 du 2 mai avait effectué une procédure "prévue par le manuel de la compagnie et du constructeur en réponse à une alarme générée par l'avion." En attendant les résultats de l'enquête interne, l'équipage de ce vol bénéficie d'un "accompagnement pédagogique, managérial et médical", a précisé un porte-parole de la compagnie. Air France a également transmis aux équipages un complément d'informations transmis aux équipages sur les spécificités du terrain de Douala. Les passagers ne se sont pas rendus compte de l'incident, a précisé le porte-parole. Le Boeing 777-2000 transportait 23 passagers, trois pilotes et dix membres du personnel navigant commercial lorsqu'il a atterri à Douala après un vol de 44 minutes, a précisé la compagnie. Le BEA précise sur son site qu'il enquête sur le vol AF 953 en raison d'un "incident grave". Selon les protocoles aériens internationaux, un incident grave est défini par un événement dont les circonstances indiquent qu'un accident a "failli se produire". Selon l'agence d'avion des Nations unies, qui fixe les règles pour les enquêtes, une telle classification est généralement utilisée quand une collision au sol sans perte de contrôle est "évitée de justesse." (Tim Hepher, avec Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez)