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Un an après sa disparition, le vol MH370 inspire toujours

par Jane Wardell SYDNEY (Reuters) - Un an après sa disparition, le vol MH370 de la Malaysian Airlines continue d'alimenter une multitude de théories plus ou moins farfelues et de provoquer d'intenses débats tous destinés à donner une explication à l'un des plus grands mystères de l'aviation. Le Boeing 777 qui avait décollé le 8 mars 2014 de Kuala Lumpur pour Pékin a disparu des écrans radar après avoir inexplicablement dévié de plusieurs milliers de milles nautiques de sa trajectoire de vol. Aucune trace de l'appareil, et notamment ses enregistreurs de vol, n'a été retrouvée malgré des mois de recherches toujours en cours. Le 29 janvier, les autorités malaisiennes ont officiellement conclu à un accident, permettant ainsi d'entamer l'indemnisation des victimes. L'absence d'informations fournit aux experts et amateurs de mystères toutes les raisons d'exposer leurs théories et tenter de déterminer ce qu'il est advenu de l'avion qui transportait 239 personnes à son bord, dont une majorité de passagers chinois. PUZZLE Les forums et blogs fourmillent d'hypothèses allant de l'enlèvement par des extraterrestres à celle moins singulière d'une disparition dans le sud de l'océan Indien dans une zone que les recherches ont ignorée. Tous s'accordent en revanche pour dire qu'il manque plusieurs pièces essentielles à ce puzzle. "C'est fou qu'il manque autant d'informations après le temps passé sur cette affaire", souligne Jeff Wise, expert aéronautique qui a publié 'The Plane That Wasn't There' (L'Avion qui n'était pas là) sur la plate-forme Kindle. Le Boeing 777 a perdu contact avec les autorités aériennes peu après avoir décollé de Kuala Lumpur tôt dans la matinée du 8 mars. Tout ce qui s'est produit ensuite prête à discussions. Les enquêteurs officiels ont déduit des données satellite de l'entreprise Inmarsat que l'avion avait mis le cap vers le sud et volé des heures durant avant de s'abîmer dans le sud de l'océan Indien. Ces conclusions ont été remises en question par des spécialistes de l'aviation et par des enquêteurs indépendants. Une déclaration de Tim Clark, directeur général d'Emirates Airlines, a alimenté les doutes. Ce dernier a estimé en novembre que les autorités malaisiennes cachaient certains éléments et s'est interrogé sur l'inaction de l'armée de l'air malaisienne lorsque le MH370 a dévié de sa trajectoire. Le gouvernement malaisien doit publier un rapport intermédiaire d'enquête avant la date anniversaire du 8 mars. ATTERRISSAGE AU KAZAKHSTAN Jeff Wise, comme beaucoup d'autres, reconnaît que la disparition de l'appareil est devenue une obsession. Il est allé jusqu'à acheter des informations satellitaires afin de vérifier une hypothèse selon laquelle l'avion aurait mis cap au nord avant d'atterrir au Kazakhstan. Un ancien haut gradé de l'armée américaine affirme lui que l'avion a pris la direction des zones tribales pakistanaises afin d'être ensuite équipé d'armes de destructions massives destinées à être utilisées contre Israël. Un auteur basé à Londres, Nigel Cawthorne, a émis l'hypothèse d'un tir accidentel lors d'exercices militaires des armées américaine et thaïlandaise en mer de Chine méridionale. Plus les théories se sont multipliées, plus l'animosité s'est développée entre leurs partisans. Jeff Wise a ainsi été exclu cette semaine de l'Independent Group (IG), une équipe d'une dizaine d'experts spécialisés dans l'exploitation de données satellites, mathématiques et aéronautiques, dans la foulée de la publication d'articles liés à son ouvrage, qualifié de "monceau de détritus" par un membre néo-zélandais de l'IG. Ce groupe, peut-être le plus crédible de tous, maintient que l'avion est dans le sud de l'océan Indien non loin de la zone que sonde une équipe internationale menée par l'Australie, sans cependant exclure qu'il soit ailleurs. (Nicolas Delame pour le service français)