Les chances d'un accord sur le nucléaire iranien jugées "minces"

VIENNE (Reuters) - La probabilité d'aboutir à un accord sur le programme nucléaire iranien d'ici la date butoir fixée à lundi est très faible, a-t-on rapporté samedi de source européenne proche des discussions menées à Vienne. La source, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat, a déclaré que des discussions sur une prolongation des négociations au delà de lundi 24 novembre pourraient débuter dimanche. "Les chances de parvenir à un accord dans les prochaines 48 heures sont très minces. Notre sentiment est qu'ils (les négociateurs iraniens) disposent de très peu de marge de manoeuvre", a dit cette source. Aucune avancée significative n'a été enregistrée pour l'instant sur les deux principaux points d'achoppement, la capacité d'enrichissement de l'uranium par l'Iran et la levée des sanctions imposées à la République islamique. L'Iran rejette les accusations des Occidentaux qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire. La conclusion d'un accord n'est pas exclue, précise cette même source, mais les négociateurs iraniens n'ont pas reçu d'instructions de la part de Téhéran pour que celle-ci se réalise. Et même si des consignes étaient données il faudrait entre deux semaines et deux mois avant de conclure un accord, estime-t-on de même source. "Un accord politique devrait être suffisamment détaillé et précis mais sur l'enrichissement, les sanctions et les dimensions militaires possibles (DMP), nous n'en sommes pas là. Cela me semble être le scénario le plus improbable". Pour l'instant, aucune décision n'a été prise pour une prolongation des négociations qui apparaît préférable à un abandon pur et simple du dialogue. "C'est la décision des ministres, mais les discussion sur une prolongation pourraient débuter dimanche ou lundi", a poursuivi cette source, se disant "sceptique" concernant la conclusion d'un accord final. "Je ne suis pas certain qu'ils (les négociateurs iraniens) ont le mandat pour atteindre cet objectif". (John Irish, Nicolas Delame et Pierre Sérisier pour le service français)