Ultradroite : la justice suspend l'interdiction de la manifestation de l'Action française prévue dimanche à Paris

Thomas SAMSON © 2019 AFP

Selon le tribunal, l'arrêté de la préfecture de police "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce samedi un arrêté de la préfecture de police interdisant la tenue d'une manifestation prévue ce dimanche par le mouvement royaliste Action française, devant la statue de Jeanne d'Arc, d'après la décision transmise à l'AFP.

Selon le tribunal, l'arrêté "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester". L'État est condamné à verser 1500 euros à Action Francaise, a indiqué le tribunal.

Un autre arrêté suspendu

Plus tôt dans la journée, le tribunal administratif avait suspendu un autre arrêté de la préfecture de police, qui interdisait la tenue d'un colloque organisé par Action française. Le colloque s'est donc tenu ce samedi après-midi, dans le 12e arrondissement de la capitale. Environ 350 personnes, dont quelques individus masqués et habillés en noir, ont assisté à ce colloque, intitulé "La France en danger", qui a débuté vers 15h15 pour s'achever aux alentours 19 heures sous haute surveillance policière.

Le tribunal a par contre rejeté le recours du groupuscule classé à l'extrême droite, "Les Nationalistes" d'Yvan Benedetti, qui contestait aussi l'interdiction d'un rassemblement au même moment dimanche.

La préfecture de police avait publié cet arrêté vendredi, après une circulaire du ministre de l'Intérieur visant à interdire plusieurs "manifestations et rassemblements de l'ultradroite", à la suite de la polémique liée à la manifestation à Paris le 6 mai de militants d'ultradroite en majorité le visage caché et portant des croix celtiques.

Cinq rassemblements interdits par la préfecture

L'Action française et "Les Nationalistes" avaient saisi la justice administrative d'un référé-liberté, une procédure d'urgence lorsque le requérant estime être en présence d'une "atteinte grave et manifestement illégale" à une liberté fondamentale de la part d'un service de l'État.

La préfecture de police avait interdit au total six rassemblements prévus ce week-end à Paris, dont cinq à l'appel de mouvements classés à l'extrême-droite, faisant notamment valoir un risque de troubles à l'ordre public.

Parmi eux: une marche de l'association de militaires "Place d'armes" samedi après-midi, ainsi qu'une manifestation de "gilets jaunes", qui empruntait le même parcours. Les "gilets jaunes" se sont rassemblés en dépit de l'arrêté d'interdiction", a indiqué à l'AFP la préfecture de police de Paris, précisant qu'une "dispersion" avait eu lieu. Au total, 62 personnes ont été verbalisées pour participation à une manifestation interdite.

Article original publié sur BFMTV.com

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