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Echec des pourparlers en Gambie, une intervention en vue

BANJUL/DAKAR (Reuters) - Plusieurs pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'apprêtaient à intervenir militairement en Gambie jeudi après l'échec des négociations visant à convaincre le président sortant Yahya Jammeh de quitter le pourvoir. La Cédéao a prévenu qu'elle chasserait Yahya Jammeh du pouvoir s'il continuait de refuser de céder sa place à Adama Barrow, vainqueur de l'élection présidentielle de décembre. Le Sénégal a déployé des centaines de soldats à la frontière qu'il partage avec la Gambie et le Nigeria a placé des avions et des hélicoptères de combat en état d'alerte. Jeudi matin, le calme semblait prévaloir à Banjul, malgré les survols d'hélicoptères et les patrouilles de la police dans les rues de la capitale gambienne. Mercredi, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s'est rendu en Gambie pour y rencontrer Yahya Jammeh et tenter de trouver une issue pacifique à la crise institutionnelle que traverse l'enclave. Il s'est ensuite rendu à Dakar pour s'entretenir avec son homologue sénégalais, Macky Sall, et avec Adama Barrow. Au pouvoir depuis le coup d'Etat de 1994, Yahya Jammeh refuse de le céder à Adama Barrow et a décrété mardi l'état d'urgence. Son vice-président, Issatou Njie Saidy, a en revanche décidé de s'effacer, a appris Reuters jeudi de sources gouvernementales et auprès de sa famille. Le ministre de l'Education supérieure a également quitté ses fonctions, rejoignant la longue liste des ministres démissionnaires, a-t-on dit de mêmes sources. Le vainqueur de la présidentielle devait prêter serment ce jeudi. La cérémonie prévue dans l'enceinte sportive nationale a été annulée mais elle se tiendra dans un lieu qui n'a pas été divulgué. Deux diplomates affirment qu'elle pourrait se dérouler à l'ambassade gambienne au Sénégal. (Diadie Ba avec Tim Cocks à Banjul; Julie Carriat et Nicolas Delame pour le service français)