Ukraine: une frappe russe fait au moins 51 morts et plus de 200 blessés dans la ville de Poltava
Une "attaque russe" sur la ville de Poltava, au centre de l'Ukraine, a fait au moins 51 morts et plus de 200 blessés, ce mardi 3 septembre. Le premier bilan, annoncé par Volodymyr Zelensky, faisait état de 41 morts et 180 blessés.
"A 18 heures, 51 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées dans cette attaque", a annoncé le bureau du Procureur général d'Ukraine. Le gouverneur régional, Filip Pronine, a ajouté que "jusqu'à 18 personnes pourraient se trouver sous les décombres".
Selon le président ukrainien, deux missiles balistiques ont touché "un établissement d'enseignement et un hôpital voisin". "L'un des bâtiments de l'Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres", a-t-il ajouté.
Les habitants "en train d'évacuer"
Selon le ministère ukrainien de la Défense, la frappe a eu lieu dans un délai très court entre le moment du déclenchement de l'alerte antiaérienne et l'arrivée des deux missiles. "Ils ont surpris les gens en train d'évacuer vers l'abri souterrain", a-t-il expliqué.
"Grâce au travail coordonné des sauveteurs et des médecins, 25 personnes ont été secourues, dont 11 ont pu être dégagées des décombres. Les sauveteurs poursuivent actuellement leur travail", a ajouté le ministère.
Colère des blogueurs militaires
Cette frappe a provoqué une vive colère parmi les blogueurs militaires ukrainiens, qui ont, comme en Russie, une certaine influence du fait de la guerre. Selon certains d'entre eux, l'armée russe a ciblé une cérémonie militaire officielle en plein air, soit une grande concentration de soldats qui en a fait une cible facile.
"Poltava... Comment ce fait-il qu'un si grand nombre de personnes aient été rassemblées dans un tel établissement ?", a interrogé le blogueur Serguiï Naoumovitch, suivi par plus de 135.000 personnes sur Facebook.
La députée Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement et très critique du commandement militaire ukrainien, a regretté sur Telegram qu'aucun officier de haut rang n'ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires à l'occasion d'incidents similaires par le passé. "Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ?", a-t-elle écrit.
Le président ukrainien a dit avoir ordonné "une enquête complète et rapide" sur les circonstances ayant permis cette attaque russe.
Il a aussi promis de tenir la Russie "pour responsable" et une nouvelle fois appelé les alliés occidentaux de Kiev à livrer d'urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne et à autoriser l'Ukraine à pouvoir frapper en profondeur le territoire russe avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis.