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Ukraine : qu'est-ce que le phosphore blanc, que les Russes sont accusés d'utiliser ?

Ces bombes au phosphore, utilisées à Alep en Syrie, en juin 2016, appartiennent à l'armée russe. (Photo par Mustafa Sultan/Anadolu Agency/Getty Images)

Plusieurs élus ukrainiens ont fait savoir que l'armée russe utilise des bombes au phosphore blanc, des armes qui peuvent causer de très graves blessures sur la peau. Que sait-on sur ces armes incendiaires dont l'utilisation est autorisée que dans un certain cadre ?

L'armée russe utilise-t-elle du phosphore blanc ? C'est ce qu'affirment plusieurs élus ukrainiens dont le maire d'Irpin, Oleksandr Markouchine, qui dit en avoir la preuve. "Le 22 mars, tard dans la soirée, les occupants russes ont utilisés des munitions au phosphore interdites au-dessus de la périphérie nord-ouest de Kiev", a-t-il indiqué sur son compte Telegram, en publiant des images de ces attaques. Des photos où l'on aperçoit un ciel noir parsemé de lignes blanches étincelantes, ce que produit le phosphore blanc au moment de sa combustion.

Les élus ukrainiens craignent que ces attaques viennent viser la population civile, ce qui serait une violation du droit international. En 1983, l'ONU a interdit son utilisation offensive en classant son utilisation en crime de guerre. Ces bombes considérées comme des armes incendiaires sont également utilisées pour illuminer le champ de bataille en pleine nuit ou pour servir de fumigène et limiter la visibilité de l'ennemi.

De graves brûlures thermiques et chimiques

C'est lorsque la quantité de phosphore blanc utilisée est importante que son utilisation devient problématique. En contact avec l'air le phosphore brule et peut atteindre une température de 1300 degrés. Les bombes au phosphore blanc sont utilisées pour détruire, tuer ou blesser très gravement. "L'utilisation de telles armes par les troupes ennemies contre des civils est un crime contre l'humanité", a indiqué le maire d'Irpin.

Déjà utilisées par les Russes lors de la guerre de Tchétchénie ou par les Américains en Irak, ces armes provoquent de graves brûlures thermiques et chimiques sur la peau et peuvent atteindre les os, ainsi qu'entrainer chez l'humain une chute brutale du taux de calcium, un phénomène qui peut entrainer la mort, ou encore des problèmes respiratoires. Le phosphore blanc entre dans la catégorie des armes incendiaires et non des armes chimiques, dont l'usage est totalement interdit par des conventions internationales.

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L'organisme Human Rights Watch rappelle que les armes incendiaires font pourtant partie des armes "les plus cruelles utilisées dans les conflits armés d'aujourd'hui", notamment parce qu'elles peuvent être utilisées quand il n'y a pas de civil dans les environs. Un cadre légal d'utilisation qui n'aurait pas été respecté par l'armée russe, selon les élus ukrainiens.

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