En Ukraine, «un gouvernement à bout de souffle»

Petro Porochenko, le président ukrainien, à Kiev le 14 janvier.

Sous pression, le président Porochenko a demandé les démissions du Premier ministre et du procureur général.

«Nous ne savons rien». «Il est impossible de prévoir». «Demandez-moi dans une heure». Les couloirs de la Verkhovna Rada (Parlement ukrainien) étaient remplis d’indécis, ce mardi. Allait-on procéder à un vote de défiance contre le Premier ministre Arseniy Iatseniouk ? Il y a finalement échappé en fin d'après-midi. Mais le flou ambiant trahissait la débandade d’une coalition parlementaire élue pour conduire des réformes structurelles après la «révolution de la dignité». Deux ans plus tard, les voici en train de se dévorer entre eux.

Le sort d’Arseniy Iatseniouk est pourtant fixé depuis des mois. Il est accusé d’encourager des affaires de corruption tous azimuts et de bloquer les efforts de réformes engagés depuis la révolution. «Il doit partir», tance Serhiy Lechtchenko. Ancien journaliste d’investigation, ce jeune député du parti de Petro Porochenko, la majorité présidentielle, a été le fer de lance du mouvement d’opposition à Arseniy Iatseniouk. D’abord en s’attaquant à ses proches collaborateurs. Puis en recueillant des signatures de députés pour initier un vote de défiance, finalement écarté, à l’occasion du premier discours-bilan d’Arseniy Iatseniouk.

Utilisation sélective de la justice

«Ce doit être son dernier, poursuit Serhiy Lechtchenko. Ce gouvernement est à bout de souffle, les ministres les plus réformateurs ont déjà démissionné. Il faut absolument que l’on en finisse.» Un discours noyé dans la cacophonie des sempiternelles querelles politiciennes ukrainiennes. Jusqu’à l’annonce surprise, vers 15h30, de Petro Porochenko appelant Arseniy Iatseniouk à démissionner. Dans une allocution télévisée, le chef de l’Etat a aussi exigé la démission du procureur général Viktor Chokine, lui-même directement soupçonné de corruption et d’une utilisation sélective de la justice.

Le magistrat a immédiatement obtempéré, «comme une manière de laver le Président de (...)

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