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Ukraine: pour un ex-officier français, les alliés veulent avant tout éviter une victoire russe

Peer De Jong sur BFMTV le 25 janvier 2023.  - BFMTV
Peer De Jong sur BFMTV le 25 janvier 2023. - BFMTV

Grâce à l'autorisation formulée par le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi devant le Bundestag, les Européens vont pouvoir acheminer des contingents de chars lourds Leopard vers l'Ukraine. En comptera-t-on quelques dizaines? Une centaine? Davantage? Aux blindés allemands s'ajouteront en tout cas les 31 tanks Abrams promis dans la foulée par le président américain Joe Biden.

L'aide apportée par les Occidentaux à l'Ukraine est bien une question de quantité aujourd'hui. Les moyens alloués seront-ils suffisants pour faire face à la Russie? L'ex-colonel des troupes de marine et vice-président de l'Institut Themis, Peer de Jong, a évoqué la question sur le plateau de BFMTV mercredi soir. Pour lui, l'effort des alliés n'est pas de nature à permettre une victoire définitive de l'Ukraine mais à empêcher les Russes de l'emporter.

Les Etats-Unis sur "un mode longue-distance"

"Aujourd'hui, je ne pense pas qu'on cherche à faire gagner l'Ukraine - c'est extrêmement compliqué - par contre, il ne faut pas que la Russie gagne", a-t-il lancé.

Il voit dans l'attitude des Etats-Unis le signe de cette réserve: "On voit bien le discours de Biden aujourd'hui. Un discours plutôt minimaliste, il n'était pas va-t-en guerre. (...) Je pense que les Etats-Unis sont plutôt sur un mode longue-distance."

Retrouver "un peu de souffle"

"La guerre, c'est un problème de balance des rapports de forces et de moral. On sait que les Ukrainiens ont le moral mais c'est très compliqué, il ne faut pas que l'Ukraine soit mise cul par-dessus tête par une offensive russe, c'est ça le vrai problème", a poursuivi Peer De Jong.

L'officier a souligné le terrible poids humain du conflit: "Cette guerre qui dure depuis un an, on en parle comme si c'était le Monopoly. Mais c'est extrêmement difficile, vous avez 100.000 morts et blessés côté ukrainien, et vous avez 120.000 à 150.000 morts du côté russe. C'est énorme".

"Les Ukrainiens ont aujourd'hui besoin d'un peu de souffle", a-t-il achevé.

Article original publié sur BFMTV.com