En Ukraine, Erdogan propose sa médiation pour Zaporijjia

Deux mois après avoir arraché un accord sur le blé, la Turquie propose son aide pour résoudre la crise autour de la centrale nucléaire ukrainienne.

GUERRE EN UKRAINE - Le médiateur. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé samedi 3 septembre à son homologue russe Vladimir Poutine la médiation de la Turquie pour aider à résoudre la crise autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les troupes russes.

Lors d’un entretien téléphonique entre les deux hommes, « le président Erdogan a déclaré que la Turquie peut jouer un rôle de facilitation sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, comme elle l’a fait pour l’accord sur les céréales » en juillet, a indiqué la présidence turque dans un communiqué.

Le Kremlin a confirmé une discussion, indiquant que les deux dirigeants avaient confirmé « leur intention d’accroître leurs liens économiques et commerciaux », via notamment « des projets stratégiques communs dans le domaine de l’énergie ».

Le communiqué de la présidence turque ne précise pas si Ankara a également proposé formellement sa médiation à l’Ukraine.

La Turquie a l’intention de présenter une proposition prévoyant, comme elle l’avait fait pour l’accord sur les céréales, la création à Istanbul d’un bureau dédié au dialogue entre des organisations internationales, la Russie et l’Ukraine pour trouver un point d’entente sur la question du contrôle technique et des inspections de la centrale.

La victoire turque en juillet sur le blé

La Turquie entretient de bonnes relations tant avec Moscou que Kiev. Si Ankara a fourni à l’Ukraine des drones militaires, elle a refusé de se joindre aux sanctions occidentales décrétées contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine.

En juillet, un accord entre la Russie et l’Ukraine obtenu à la suite d’une médiation turque avait permis la reprise des exportations de blé ukrainiennes entravées par le blocus maritime imposé par Moscou à Kiev en mer Noire.

La situation de la centrale de Zaporijjia (sud), la plus grande d’Europe, tombée aux mains des troupes russes en mars, peu après le lancement par Moscou de son invasion de l’Ukraine, inquiète de nombreux dirigeants internationaux. Elle est aujourd’hui déconnectée du réseau.

Les deux belligérants s’accusent mutuellement d’avoir mené les bombardements qui ont visé sont site, et de risquer de déclencher une catastrophe nucléaire. Jeudi, après avoir inspecté Zaporijjia avec une équipe de son organisation, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, avait dit avoir constaté que « l’intégrité physique » de la centrale avait été « violée à plusieurs reprises ». C’est « quelque chose qui ne peut pas continuer à se produire », avait-il ajouté, sans nommer la partie responsable.

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