Ukraine: comment les démineurs désamorcent les drones iraniens

Ukraine: comment les démineurs désamorcent les drones iraniens

Moscou utilise des appareils iraniens pour détruire les infrastructures énergétiques de l’Ukraine. Faciles à produire en masse, ces engins kamikazes remplacent les missiles russes plus coûteux à fabriquer.

Un bourdonnement qui transperce le silence nocturne de la ville de Mykolaïv avant de se transformer en gigantesque explosion ; celui d’un Shahed-136, un drone de fabrication iranienne que Moscou utilise en masse en Ukraine.

Tirés en pleine nuit pour être plus difficiles à détecter, leurs dégâts sont considérables. Au petit matin, une équipe de démineurs viennent examiner le lieu de l’explosion. Parmi eux, Olexandr Krivobog. Malgré des années d’expérience, c’est la première fois qu’il désamorce des drones… Des engins à la fabrication rudimentaire, mais extrêmement efficaces, comme il le constate parmi les décombres: "c'est une bombe thermobarique qui enflamme l'air. Si le drone lui-même cause peu de dégâts au bâtiment, il y a une forte probabilité qu'une explosion inflammable cause une destruction massive."

Les débris des Shahed, comme ceux d’autres missiles désamorcés, sont transportés et examinés dans un centre de déminage… Sur place, les enquêteurs découvrent que ces armes contiennent des composants de Pologne, Italie, et d’autres pays occidentaux… malgré les sanctions qui touchent l’Iran depuis de nombreuses années.

Une seule de leurs ogives peuvent disperser des centaines de petites bombes. Seules quelques-unes pourront être immédiatement désactivées, ce qui complique le travail des démineurs et des habitants, selon Olexandr Krivobog: "je suis certain qu'il nous faudra de nombreuses années, des décennies, voire des siècles pour rendre à nouveau ce territoire sûr."

Depuis plusieurs semaines, l’équipe de démineurs de Mykolaïv est de plus en plus sollicitée… Car lorsque les troupes russes battent en retraite, elles n’hésitent pas à piéger les villages qu’elles ont occupés avec des explosif… Des dizaines de lieux qui continueront à tuer longtemps après lafin de la guerre, selon Olexandr Krivobog.

L’Union européenne a décidé, jeudi 20 octobre, de sanctionner, trois généraux iraniens, dont Mohammed Hossein Bagheri, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, ainsi que le fabricant de drones Shahed Aviation Industries, qui a livré ses matériels à la Russie.

"L’UE va également étendre des sanctions à deux responsables et à deux entités iraniennes qui ont déjà été sur des listes de sanctions précédentes", a précisé la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne sur Twitter. Si l’Ukraine a salué la mesure, Moscou a qualifié de "conclusions infondées" et d’"hypothèses farfelues que le Royaume-Uni et la France tentent de construire" les accusations selon lesquelles la Russie utiliserait des drones iraniens pour son offensive en Ukraine.