Ukraine : «Les actes de torture ne sont que le haut de l’iceberg»

Des membres d'un groupe paramilitaire ukrainien d'extrême droite, l'Armée rebelle ukrainienne, à Kharkiv, en octobre.

Amnesty International dénonce des exactions commises dans les deux camps et demande aux autorités de Kiev de rechercher et punir les coupables.

Amnesty International a publié mercredi un rapport révélant que les troupes ukrainiennes et prorusses étaient coupables d’exactions sur des prisonniers capturés lors du conflit entre l’Ukraine et les rebelles de l’est du pays, soupçonnés d’être armés par le Kremlin. Joanne Mariner, conseillère sur les crises à Amnesty International, estime que ces exactions ne pouvaient être ignorées par Kiev.

Est-ce que ces révélations sont une surprise pour l’Europe, soutien de Kiev dans le conflit ?

Je l’espère. Cela serait désastreux si l’Europe soutenait Kiev tout en ayant connaissance de ces faits. Les médias occidentaux ont longtemps porté leur attention sur les violences commises par les séparatistes prorusses, le contenu du rapport devrait servir d’électrochoc.

Si c’est une surprise pour l’Europe, peut-elle en être une pour les dirigeants de l’Ukraine ?

Il est très peu probable que les exactions des soldats ukrainiens soient commises sans que leurs supérieurs en aient vent. Notre rapport met en lumière que tous les prisonniers tombés aux mains des Ukrainiens que nous avons rencontrés ont laissé une trace à un moment ou un autre dans le système judiciaire : ces détenus ont eu droit à des avocats et ont été présentés à un juge mais dans certains cas, bien plus tard qu’à l’habitude. Et il semble que rien n’a été fait par les gradés de l’armée pour empêcher ces séances de tortures physiques (passages à tabac) et psychologiques (simulacres d’exécution, actions pour empêcher les prisonniers de dormir) et les exécutions sommaires.

L’Ukraine a-t-elle fermé les yeux sur les exactions de ses soldats ?

Le contrôle des autorités ukrainiennes sur leurs troupes n’est pas aussi fort qu’on peut le penser. Pour combattre les rebelles de l’Est, l’Ukraine a fait appel à ses propres hommes, des militaires, ainsi que des agents paramilitaires, tels que des (...)

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