UFC 295: cinq choses à savoir sur Benoît Saint Denis, la star atypique du MMA français
Vainqueur de Thiago Moises lors de l’UFC Paris en septembre, Benoît Saint Denis retourne déjà dans l’octogone pour y affronter Matt Frevola dans la nuit de samedi à dimanche (dès 2h sur RMC Sport 2) lors de l’UFC 295 à New York.
Véritable chouchou des fans de MMA par sa capacité à enchaîner les coups ou à prendre presque sans broncher, le Français de 27 ans possède une belle occasion de marquer les esprits lors de la carte la plus violente et spectaculaire de l’année dans les sports de combat. Un moyen, surtout, de franchir un nouveau pallier chez les poids légers (-70kg) et d’obtenir une belle récompense après un parcours de vie unique.
· Un ancien militaire des forces spéciales
Avant de raccrocher pour se consacrer au MMA et faire une brillante carrière, Benoît Saint Denis a défendu la France autour du monde pendant près de cinq ans en tant que militaire. Engagé à l’âge de 18 ans, Benoît Saint Denis s’est ensuite tourné vers les forces spéciales de l’armée de terre au 1er RPIMA (régiment parachutiste basé à Bayonne). Cinq années sous les drapeaux qui lui ont permis d’apprendre des techniques de combat de pointe et de dépassement de soi. Envoyé au Mali pour combattre les djihadistes, l’ancien soldat d’élite y a assuré plusieurs missions.
"A 18 ans je suis parti de la gare Lille-Flandres pour arriver à la gare de Bayonne. Je me suis engagé au 1er RPIMA et j’ai fait cinq ans dans les forces spéciales françaises", racontait Benoît Saint Denis en juillet lors de son passage dans le Super Moscato Show.
"Après c’est plein de missions qui vont de la garde du président Hollande au Mali réalisée par le groupe à la lutte contre le terrorisme sur la bande subsaharienne. J'ai beaucoup fait le Mali et le Burkina Faso. Et puis après j’ai arrêté ça parce que j’ai retrouvé la passion pour les sports de combat via la lutte au sol."
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Pendant sa période à l’armée, 'BSD' a aussi été entraîné pour résister à la torture ce qui lui confère forcément un avantage psychologique majeur quand il ne faut pas baisser la tête dans l’octogone.
"Il y a beaucoup de personnes dans mon ancien régiment qui suivent ma carrière. Ils sont tous derrière moi", s’est réjoui Benoît Saint Denis auprès de TNT Sports et c’est un boost incroyable pour réaliser de bons combats, ne jamais abandonner et repousser mes limites."
Sans peur, le lutteur de 27 ans avance sans cesse pour aller au-devant du danger et des adversaires. Histoire d’équilibrer (un peu) les choses, l’UFC lui a offert samedi un combat contre un vétéran puisque Matt Frevola est un réserviste de l’armée US. Voilà qui ne devrait pas effrayer un Benoît Saint Denis bien décidé à marquer le coup pour ce duel disputé un 11 novembre (à l’heure américaine).
Outre un tatouage en lien avec son ancien régiment, le Français a aussi gardé comme citation préférée la devise de son ancien régiment, "Qui ose gagne". Et depuis ses débuts dans la cage, celui qui se présente volontiers comme un patriote amoureux de la France ose beaucoup et gagne aussi beaucoup. Souvent sous-estimé, il répond présent et relève un à un les défis qui sont placés entre lui et son rêve: devenir le premier champion français de l’UFC.
· Une machine à infliger de la douleur et des soumissions
Et pour y arriver, Benoît Saint Denis ne perd pas de temps. Lancé dans le MMA en 2019 lors d’une soirée à Neuchâtel en Suisse, il a depuis parcouru le monde pour se faire un nom auprès des organisations majeures.
Après des séjours en Belgique en Roumanie, en Slovénie ou encore en Suède et au Bahreïn, il est finalement arrivé à l’UFC en octobre 2021 flanqué d’un bilan immaculé de huit victoires en autant de combats. Pas de chance, le Français y a concédé une défaite dès son premier voyage dans la cage de l’organisation dirigée par Dana White.
Battu à la décision, il n’a plus jamais laissé à un adversaire la possibilité d’aller au bout des trois rounds contre lui. Sur ses quatre dernières soirées à l’UFC, Benoît Saint Denis reste sur deux victoires par soumission et deux victoires par TKO. Avant même de rejoindre l’organisation nord-américaine, c’est simple: 'BSD' a toujours terminé ses adversaires avant la limite. Si lui refuse d’abandonner et de baisser les bras, il a toujours concassé ses rivaux.
"Il n’y a pas un seul mec en moins de 70kg qui fait trois fois cinq minutes avec moi", claironnait le principal intéressé après son succès contre Thiago Moises à l’UFC Paris. "Et je vais vous le prouver étape par étape."
A l’arrivée, avant sa bataille contre Matt Frevola, Benoît Saint Denis possède un bilan fantastique en MMA. En 14 combats, il compte une défaite, un "no contest" (combat sans vainqueur après un coup accidentel) et 12 victoires dont 3 par KO et 9 par soumission. Entre son passé dans l’armée, son style spectaculaire et ses finish fabuleux, le surnom dont Benoît Saint Denis est affublé n’a rien de surprenant: "God of War", le dieu de la guerre.
· Une seule défaite, contre un combattant dopé
Avant de se frotter au défi Frevola, Benoît Saint Denis n’a eu de cesse de faire oublier sa première ratée à l’UFC. Seule ombre au tableau de sa déjà grosse carrière en MMA, cette unique défaite en octobre 2021 face à Elizeu Zaleski dos Santos. Une bataille perdue qui laisse un goût amer au Français. Pas seulement parce qu’il n’a pas réussi à éteindre son rival brésilien, mais bien parce que cette défaite est entachée du spectre du dopage.
Bien plus lourd que le Français lors de ce combat, Elizeu Zaleski dos Santos s’est surtout fait prendre pour dopage quelques mois plus tard. L’agence américaine antidopage (Usada) a testé positif l'ostarine - une substance prohibée - le seul bourreau de BSD. Suspendu pour un an, le Brésilien a pourtant conservé le bénéfice de sa victoire contre Benoît Saint Denis.
"Je veux vraiment avoir mon 'no contest' contre Elizeu (il n'y aurait alors aucun vainqueur, ndlr), c’est quelque chose sur quoi je vais vraiment insister avec l’UFC, glissait le Français en juillet 2023. Parce que quand on fait partie d’un programme antidopage et qu’on se fait choper trois mois après un combat, lors de l’entraînement suivant, je considère qu’on doit être puni".
Des propos dans la suite logique de ceux que Benoît Saint Denis avait tenus en apprenant le contrôle positif d'Elizeu Zaleski dos Santos en septembre 2022. Combattant propre, le Français avait expliqué pourquoi il ne supportait pas ceux qui se chargeaient aux stéroïdes à cause des séquelles que cela pouvait possiblement entraîner.
"Ce qui est chiant, c’est que ce n’est pas comme Lance Armstrong qui mettait la dose aux gars en vélo, et qui disparaissait de leur champ de vision. Nous le problème, c’est que ce sont des dégâts à vie sur ton corps, que tu subis dans l’octogone, pestait alors BSD auprès de RMC Sport. Parce que le gars va défendre deux ou trois amenées au sol de plus, ou va se relever facilement, chose qu’il n’aurait peut-être pas fait avec une puissance lambda. Et derrière, il va te faire payer le prix fort. Ça peut coûter cher. Ça peut coûter des os cassés, beaucoup de sang et une addition assez salée."
· Il a combattu pour 400€ (mais ça a bien changé)
Si Benoit Saint Denis est si attaché à cette droiture dans l’octogone c’est aussi parce que son corps est son outil de travail. Un mauvais coup et sa carrière peut s’arrêter en un instant. Après tant de sacrifices à l’entraînement et dans sa vie de famille, pas question de laisser passer une chance de vivre son rêve américain à l’UFC. Plutôt que de repartir pour plusieurs années avec les forces spéciales en 2019, Benoît Saint Denis a préféré "aller se battre pour 400 euros dans la cage en Suisse".
Depuis, la donne a bien changé pour le Français de 27 ans. En signant un nouveau contrat avec l’organisation de Dana White pendant l’été, BSD a négocié un chèque de plusieurs dizaines de milliers d’euros par combat. Un énorme changement, mais un montant qui reste encore loin de ce qu’il pourrait gagner en continuant son ascension vers les sommets. En plus de son salaire fixe, Benoit Saint Denis a déjà empoché quelques jolis bonus à l’UFC, en particulier grâce à ses soumissions ou ses KO spectaculaires qui lui ont valu des primes de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
· Le Français qui monte à l’UFC
Terminé les combats à 400 euros pour Benoît Saint Denis. Ce samedi à l’UFC, le Français va prendre un joli chèque et va surtout se retrouver dans la cage en levée de rideau de la carte principale de l’événement organisé à New York au Madison Square Garden, l’une des principales soirées de l’année à l’UFC.
C’est clairement un signe que les patrons de la prestigieuse organisation de MMA ont confiance en Benoît Saint Denis et veulent voir jusqu’où son potentiel peut l’amener. Le Français le sait et le reconnaît, c’est pour lui "une opportunité de briller devant le public américain" et donc aux yeux de la planète entière qui aura les yeux rivés sur cet UFC 295.
"Si vous regardez son palmarès, il a terminé 75% de ses combats par une soumission, détaille Dana White. Mais il a prouvé qu’il pouvait aussi être dangereux debout. Ce mec a une énorme puissance, il n’a pas peur de se confronter à Matt Frevola. Il s’agit de l’un des Français les plus prometteurs. S’il vient à bout de Frevola, BSD rentrera dans le top 15 la semaine prochaine."
Une nouvelle victoire face à Matt Frevola, un combattant new-yorkais qui bénéficiera du soutien de tout le public, ouvrirait à Benoît Saint Denis un accès aux tout meilleurs combattants de sa catégorie, la plus relevée du moment à l’UFC avec des stars comme le champion Islam Makhachev, Charles Oliveira, Justin Gaethje ou Dustin Poirier… Des combattants qui sont déjà tous dans la trentaine et qui pourraient à moyen terme laisser vacant le trône des légers. Des adversaires que Benoît Saint Denis aspirera à défier le plus rapidement possible, s’il vient à bout de Matt Frevola ce week-end. Avec en ligne de mire un nouveau statut de superstar.