UAM, la révolution domestique

un dessin de Robert Mallet-Stevens pour le pavillon conçu par l’UAM lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, en 1925.

Le Corbusier, Fernand Léger, Robert Mallet-Stevens ou encore Charlotte Perriand : au centre Pompidou, une rétrospective retrace l’épopée de l’Union des artistes modernes, groupe qui, de 1924 à 1958, a exploré les nouveaux matériaux pour élaborer un style épuré et fonctionnel.

C’est l’histoire d’un groupe de jeunes gens modernes - architectes, peintres, sculpteurs, graphistes, relieurs ou photographes - qui s’est choisi un nom dont la concision et l’inexpressivité, toute administrative ou banquière, ne dit rien de l’immensité ni de la ferveur de son ambition : UAM comme Union des artistes modernes. Après tout, c’est un sigle comme un autre, pratique, passe-partout, pas très sonore (à la différence du Bauhaus, le grand frère allemand), pas grandiloquent, pas très claquant, pas tape-à-l’œil (à rebours du cousin néerlandais, De Stijl). Le nom même dit déjà un peu le style épuré et fonctionnel que l’UAM défendra à partir de sa création en 1929 et jusqu’à sa clôture, pour divergence de vue internes et clientèle devenue distincte, en 1958.

Pour dérouler cette épopée collective, dont on ne savait pas grand-chose, alors même qu’elle réunit des créateurs bien connus (Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier, Francis Jourdain, Pierre Chareau, Sonia et Robert Delaunay, Fernand Léger, Jean Prouvé, Charlotte Perriand, André et Jean Lurçat…), le centre Pompidou a fait l’effort, d’une part, de recharger les initiales UAM en sous-titrant l’expo «Une aventure moderne», puis celui de ménager un accrochage «period room», fidèle à ceux que les UAMistes adoptaient quand ils présentaient leurs créations dans leur salon annuel (entre 1930 et 1934), ou à l’Exposition universelle de 1937, dans leur propre pavillon. Dit autrement il n’y a pas de hiérarchie entre la peinture et le mobilier, les tissus imprimés et les lampadaires.

En cela, en ce qu’elle rejoue le jeu, l’expo du centre Pompidou est dépaysante : elle abandonne les préceptes en vigueur aujourd’hui et rappelle que les artistes, surtout (...)

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