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Les ténors UMP taillés en pièces

En voiture, dans les antichambres, en aparté, les conseillers du Président jouent les tontons flingueurs. Brice Hortefeux, sur le point de perdre le ministère de l’Intérieur pour rejoindre d’hypothétiques «futures fonctions dans la campagne», est une des cibles préférées. Pour Buisson, «ce type, il a reçu du gaz incapacitant». «Une erreur», juge Henri Guaino, la plume qui aurait rêvé d’être le premier flic de France à sa place. «Tu aurais été mieux à l’Intérieur», le rassure Buisson, en tête à tête dans son bureau. Même Sarkozy, qui reconnaît se «couper un bras» en se séparant d’Hortefeux (un bras déjà «gangrené», commentera Buisson en off), fustige son ami au physique de «notable de province» qui «n’incarne pas la fonction». Et qui risque une condamnation pour injure raciale, après sa sortie au sujet des Auvergnats. Lui-même, à la même place, avait parlé «racaille» et de «Kärcher» mais, précise-t-il, «il y avait un sens». Et il n’a jamais été condamné.

Claude Guéant ? «Pas de sens politique», selon Guaino. Buisson acquiesce, mais rassure : au moins, «c’en est fini de la tour de contrôle Guéant à l’Elysée […] Il ne sera pas directeur de campagne».

«MAM», sur le départ, n’est pas oubliée. «A un moment, j’ai pensé qu’elle ferait un bon Premier ministre, se souvient Jean-Michel Goudard. Elle pose bien devant le drapeau.» Buisson, jamais à cours de perfidie, compare la ministre à un «dessus de cheminée», ces statuettes qui soutenaient les horloges au XVIIIe siècle. Cynique, il conclut d’un «c’est joli». Même le «patron» (Sarkozy) , «avec ses états d’âme» au sujet du départ d’Hortefeux, récolte quelques flèches… «Ce qui l’importe, c’est son remaniement ministériel, mais on s’en fout», s’emporte Buisson, qui ne cesse, en présence du Président, de le flatter. Idem pour l’idée du «rassemblement» voulu par Sarkozy : «On n’en a rien à foutre

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