"Ce type devrait juste la fermer" : Clint Eastwood était fâché avec un célèbre réalisateur et seul Steven Spielberg a pu les réconcilier
Quand il faut Steven Spielberg pour calmer deux metteurs en scène en profond désaccord, c'est que l'heure est grave ! Et c'est justement ce qui s'est passé : le réalisateur des Dents de la mer a dû calmer Clint Eastwood et Spike Lee, qui en 2008, s'envoyaient des messages pas vraiment doux par voie de presse, comme relaté par Slash Film.
Qui a commencé ?
Tout a commencé durant une conférence de presse au Festival de Cannes pour la promotion de son film Miracle à Santa Anna, Spike Lee avait déclaré en parlant de Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima signés Clint Eastwood :
"Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima pour plus de quatre heures au total et il n'y avait aucun acteur Noir à l'écran. Si vous les journalistes aviez des c****les, vous lui demanderiez pourquoi. J'ignore complètement pourquoi il a fait ça, mais je sais que ça lui a été signalé et qu'il aurait pu corriger le tir. Ce n'est pas comme s'il ne savait pas."
Dans Miracle à Santa Anna, Lee met en scène une escouade de soldats noirs américains se retrouve dans un village toscan en montagne, encerclé par l’armée allemande en 1944. Suite à la plainte de Lee, un journaliste a transmis l'information à Clint Eastwood, qui lui a répondu dans The Guardian :
La réponse (attention, ça pique)
"Lorsque j'ai fait Bird, il s'est plaint : 'Pourquoi un type Blanc ferait ça ?' Parce que je suis le seul type qui l'ait fait, voilà pourquoi. Il aurait pu le faire avant, il a choisi de faire autre chose". Et sur La Mémoire de nos pères en particulier :
"L'histoire du film est Flag of Our Fathers, celle de la fameuse image du lever de drapeau et [les troupes noires] n'y ont pas participé. Si je prends les devants et inclus un acteur Afro-Américain sur cette image, les gens vont me dire : 'Ce type a perdu les pédales, ça n'est pas la vérité'. (...) Et quand je fais un film qui est à 90% noir, comme Bird, j'engage 90% de Noirs. Ce type devrait juste la fermer."
"Ce mec n'est pas mon père, et nous ne sommes pas sur une plantation. C'est un grand réalisateur. Il fait ses films, moi les miens (...) mais un commentaire comme 'Ce type devrait juste la fermer', allons bon. On dirait un vieil homme en colère. Je n'invente rien, je connais l'histoire, je l'ai étudiée. Et je connais l'histoire de Hollywood et son omission du million d'Afro-Américains hommes et femmes ayant contribué à la Seconde Guerre mondiale. Il n'y avait pas que des John Wayne, mon gars."
Spielberg à la rescousse
La dispute escaladait jusqu'à ce que Steven Spielberg lui-même intervienne. Producteur de Lettres d'Iwo Jima et de Mémoires de nos pères, le papa d'E.T. était aussi ami avec Spike Lee. Les propos de son intervention ne sont pas rendus publics à ce jour, mais son rôle de médiateur entre les deux cinéastes est confirmé dans le livre American Rebel: The Life of Clint Eastwood signé Marc Eliot.
L'ouvrage affirme que c'est grâce au concours de Spielberg que la dispute s'est calmée et que la hache de guerre a été enterrée entre les deux hommes. Depuis, ils sont restés muets sur cette période et ne sont jamais revenus dessus. Bravo tonton Spielberg !