Propos sur la prière à Mulhouse: le mea-culpa de NKM

La numéro 2 de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, a évoqué des dizaines d’enfants en retard à l’école pour cause de prière avant de s’excuser pour des "propos inexacts".

Propos sur la prière à Mulhouse: le mea-culpa de NKM

Une bourde de taille. Invitée lundi 2 février de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, Nathalie Kosciusko-Morizet a un tantinet exagéré la réalité pour évoquer l'influence du religieux dans la République. Mercredi 4 février, NKM a dû, via un communiqué, rétropédaler sur toute la ligne : "Ces propos sont inexacts et proviennent d'une mauvaise interprétation d'une conversation avec le maire de la ville (Jean Rottner, NDLR) sur la situation délicate dans laquelle se trouvent certaines de ses écoles. (...) J'exprime mes plus vifs regrets aux personnes qui ont pu se sentir blessées par mes propos", écrit la vice-présidente déléguée de l'UMP.

Des solutions radicales

Interrogée par Jean-Jacques Bourdin sur les mesures à prendre suite aux incidents qu’il y a eu dans certaines écoles de France après les attentats, la numéro 2 avait plaidé pour des "solutions radicales" en posant "la question du placement des enfants qui dans leurs familles sont entraînés dans une dérive de radicalisation".

La prière cause de retard à l'école ?

La députée de l’Essonne avait alors décidé de prendre l'exemple de Mulhouse pour donner de la force à son propos. "Le maire, qui est un ami, Jean Rottner, me dit que dans sa ville, il y a des dizaines d'enfants qui le matin arrivent tous les jours en retard parce qu'ils sont à la prière, ils sont emmenés à la prière par leurs parents. Et quand leurs parents sont convoqués, parce que les parents sont convoqués, les parents expliquent qu'il y a des autorités religieuses supérieures à tout et supérieures à celles de la République", avait-t-elle expliqué.

"Je vais être très précise. Aujourd'hui, la moitié des signalements qui sont faits à la protection judiciaire de la jeunesse sont faits par l'Education nationale. Et très souvent, ils sont faits pour des motifs de violence : soupçons d'inceste, maltraitance. Je dis que la dérive radicale, c'est une maltraitance. Cela le conduit où, l'enfant, de ne pas aller à l'école et d'aller à la prière à la place ? Donc je dis qu'il faut poser la question du placement de l'enfant," avait-t-elle ajouté.

Le maire de Mulhouse ne confirme pas

Interrogé par Libération, Jean Rottner a confirmé avoir bien eu cette discussion avec NKM.  S’il admet que les retards sont en augmentation flagrante dans les établissements de sa ville, son explication n’est pas la même que celle de Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour lui, "c’est à cause de parents qui vont à la prière du matin, et emmènent les enfants à l’école après". Une version qui diffère de celle de NKM qui expliquait que les parents amenaient leurs enfants prier avant d'aller en classe.

Moquée sur Twitter

Les propos de NKM avaient évidemment suscité les moqueries et détournements sur Twitter, à l'image du pain au chocolat en 2012 de Jean-François Copé, qui avait évoqué lors d'un meeting le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".

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