La Turquie se soulève contre les féminicides

Qu'elles descendent dans les rues d'Istanbul, d'Ankara ou d'Izmir, comme ce mercredi encore, toutes brandissent les mêmes pancartes violettes portant les noms de disparues, surmontées du slogan "Les femmes ne pardonneront pas la violence". Depuis la découverte de la dépouille de Pinar Gültekin, le 21 juillet, dans la province de Mugla, au bord de la mer Egée, la Turquie vit au rythme des manifestations ou stand-up organisés chaque jour ou presque contre les violences faites aux femmes.

3.100 féminicides en dix ans

Le meurtre de l'étudiante de 27 ans, étranglée par son ex-conjoint, qui a ensuite coulé le corps dans du béton puis tenté de le faire disparaître en forêt, a suscité une onde de choc comparable à celle ressentie il y a tout juste un an après qu'Emine Bulut, 38 ans, a été poignardée par son ex-mari, sous les yeux de sa fille, dans un café d'Anatolie. Une énième secousse, tant le pays est gangrené par le fléau des féminicides.

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Depuis le début de l'année, 182 femmes ont été assassinées, dont 36 pour le seul mois de juillet, selon l'association turque Nous stopperons les féminicides (KCDP). La plupart l'ont été chez elles, principalement à l'arme à feu et par leur conjoint ou un membre de leur famille. Des chiffres en constante augmentation depuis dix ans, avec 413 féminicides comptabilisés en 2019 contre 121 en 2011 et plus de 3.100 au total depuis 2010.

La crainte d'un retrait de la...


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