Turquie: Nouvelle demande de remise en liberté du pasteur Brunson

ISTANBUL (Reuters) - La justice turque a été saisie d'une nouvelle demande pour lever l'assignation à résidence imposée au pasteur américain Andrew Brunson dont la détention alimente de vives tensions entre la Turquie et les Etats-Unis, a annoncé son avocat, mardi.

Le document consulté par Reuters demande à la justice d'empêcher une ingérence politique dans ce dossier et de lever les mesures de contrôle judiciaire imposées à Andrew Brunson, soupçonné de terrorisme par Ankara.

Après avoir passé près de 20 mois dans une prison turque, Andrew Brunson a été placé en résidence surveillée en juillet par un tribunal. Depuis lors, Donald Trump et son vice-président Mike Pence ont appelé à plusieurs reprises à sa libération. Ankara a déclaré que la décision incombait aux tribunaux.

Washington a instauré des sanctions financières contre les ministres turcs de la Justice et de l'Intérieur en raison de leur implication dans l'arrestation et l'emprisonnement d'Andrew Brunson.

Ces tensions diplomatiques ont provoqué la chute de la livre turque, qui a touché lundi matin un nouveau plus bas record face au dollar.

Le président américain a annoncé vendredi un doublement des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs importés aux Etats-Unis, affirmant que les relations avec Ankara n'étaient "pas bonnes en ce moment".

Un responsable de la Maison Blanche a dit à Reuters mardi soir qu'il n'y avait eu aucune avancée pour l'instant et que Washington menaçait d'instaurer de nouvelles pressions contre Ankara si le pasteur Brunson n'était pas libéré.

"L'administration restera extrêmement ferme sur ce sujet. Le président est engagé à 100% pour ramener le pasteur Brunson chez lui et si nous ne voyons pas progrès dans les prochains jours ou dans une semaine, il pourrait y avoir de nouvelles mesures", a-t-il souligné, sous le sceau de l'anonymat.

Ces mesures pourraient prendre la forme de sanctions économiques, a-t-il dit, ajoutant que les Etats-Unis allaient "maintenir la pression" s'il n'y avait pas de résultats.

(Ezgi Erkoyun, avec Steve Holland à Washington; Pierre Sérisier et Arthur Connan pour le service français)