Turquie : l’opposition peut-elle chasser Erdogan par les urnes ?
Panser les plaies. » C’est avec ce mot d’ordre que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa succession, a lancé vendredi depuis le palais d’Ankara sa campagne pour les élections présidentielle et législative du 14 mai. « Le processus électoral ne peut se transformer en plateforme de luttes politiques vicieuses », a averti le chef de l’État. Selon lui, les circonstances liées au séisme, qui a causé la mort de plus de 46 000 personnes, imposent une « campagne sans musique ».
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Alliance inédite
Si le ton était grave, c’est aussi parce que le reis de 69 ans, au pouvoir depuis vingt ans, pourrait, pour la première fois depuis 2003, se faire battre dans les urnes. Conséquence d’une alliance inédite, l’opposition a désigné lundi un candidat unique, Kemal Kiliçdaroglu, leader du parti social-démocrate CHP créé par Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République turque.
Économiste de formation, cet ancien haut fonctionnaire de 74 ans représentera dans la course pas moins de six partis allant du centre gauche à la droite extrême, dont l’alliance est appelée la « Table des six » : sa formation, le CHP, mais aussi le Bon Parti (national-conservateur), le Parti démocrate (centre droit), le Parti de l’avenir ainsi que celui de la démocratie et du progrès (libéraux-conservateurs) fondés par les anciens ministres des Affaires étrangères et de...