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En Turquie, Erdogan compare la contraception à une «trahison»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan donne une conférence de presse au palais présidentiel à Ankara, le 1er décembre 2014.

Le président islamo-conservateur a déjà émis des propositions pour limiter le droit à l'avortement et la pilule du lendemain.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié de «trahison» les efforts pour la promotion du contrôle des naissances, la contraception risquant d'«assécher» toute une génération, ont rapporté les médias lundi. Le dirigeant turc a tenu ces propos dimanche, à l’occasion des noces du fils de l’un de ses plus proches alliés, l’homme d’affaires Mustafa Kefeli.

«Un ou deux (enfants), ce n’est pas assez. Pour renforcer notre nation, nous avons besoin d’une population plus dynamique et plus jeune. Nous avons besoin de cela pour amener la Turquie au niveau des civilisations modernes», a-t-il lancé devant les jeunes mariés. «Dans ce pays», les opposants «se sont engagés dans la trahison du contrôle des naissances depuis des années, cherchant à assécher notre génération», a ajouté le président turc. «Un (enfant), c’est synonyme de solitude, deux de rivalité, trois d’équilibre et quatre d’abondance. Et Dieu prend soin du reste», a-t-il lancé, d’après ses propos rapportés par l’agence de presse Dogan qui a également publié une vidéo de son discours.

Le président turc est un habitué des déclarations à l’emporte-pièces. Il avait déjà assuré que les femmes devaient avoir trois enfants et avait provoqué la colère des féministes en novembre, affirmant que les femmes n’étaient pas égales aux hommes. Ce père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, a déjà émis des propositions pour limiter le droit à l’avortement et la pilule du lendemain. Mais le discours de dimanche est le plus virulent qu’il ait tenu à l’encontre du principe de la contraception.

La population turque a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Le pays compte aujourd’hui plus de 76 millions d’habitants.



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