Turquie: après les séismes, la question des pillages et leur répression brutale
Dans le sud de la Turquie, près de trois semaines après les violents séismes qui ont détruit une centaine de milliers de bâtiments et tué plus de 45 000 personnes, les vols dans les magasins et les immeubles détruits sont nombreux. Pour éviter ces dérives, le gouvernement a envoyé des centaines de soldats et de policiers sur place. Mais de nombreux cas de violences ont été rapportés.
Avec notre envoyée spéciale à İskenderun, Manon Chaplain
Dans le centre-ville d'İskenderun (Alexandrette), Mehmet a monté une tente à proximité de son immeuble fissuré. Depuis le séisme, il évite de s'en éloigner trop longtemps par crainte de se faire voler. « Nous avons vu beaucoup de personnes voler des objets dans les décombres, explique-t-il. Bien sûr, ils ont été arrêtés ensuite, mais ils faisaient cela à côté de nous, alors que nous étions en train de récupérer nos morts. »
Ezgi Önalan, avocate au barreau d'Istanbul, est arrivée suite au séisme pour suivre ces cas de pillages. Elle assure que la majorité des vols ont eu lieu durant les premiers jours, lorsque l'aide n'était pas arrivée : « Les habitants ont volé pour survivre. Ils nous ont tous dit : "Nous avons eu besoin de nous servir dans les magasins, car nous avions faim." »
Une semaine après le séisme, les autorités turques affirmaient qu'une centaine de pilleurs avaient été arrêtés.
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